© ESO/S. Brunier

Deux astronomes belges dressent le portrait d’alpha Centauri, un proche voisin stellaire

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Un duo d’astronomes belges fournit un portrait d’alpha Centauri, un de nos voisins stellaires les plus proches, à partir d’une grande quantité de données archivées.

Deux astronomes ont utilisé une large quantité de données astronomiques, parmi les plus précises possibles. C’est grâce à ces données qu’ils ont pu fournir un « portrait cohérent » d’un de nos voisins stellaires les plus proches : alpha Centauri. Leur travail permet d’accorder différentes études indépendantes.

Dans un article à paraître dans la revue Astronomy and Astrophysics, Dimitri Pourbaix (Université libre de Bruxelles, ULB – Faculté des Sciences, Institut d’Astronomie et d’Astrophysique -, FNRS) et Henri Boffin (ESO) améliorent les paramètres du couple d’étoiles formant le système alpha Centauri. « Cette nouvelle étude révise la distance du système et la masse de ces deux étoiles« , annonce leur communiqué.

11 ans d’archives

« Bien qu’il soit si proche, alpha Centauri était encore loin d’être parfaitement compris et modélisé« , souligne Dimitri Pourbaix. « Même si la masse des deux étoiles était souvent donnée avec une précision meilleure qu’un pour cent, plusieurs études de ces vingt dernières années ont obtenu des résultats qui différaient entre eux de plus de 5%. »

Les deux hommes se sont donc basés sur pas moins de 11 années de données archivées, obtenues avec le chasseur d’exoplanètes HARPS de l’ESO – le spectrographe le plus précis au monde -, ainsi que sur 260 années de positions archivées par l’Observatoire Naval Américain. Le résultat est un ensemble d’observations le plus à jour et le plus précis possible, donnant lieu notamment à une confirmation indépendante de la mesure de la distance obtenue avec le satellite Hipparcos de l’ESA.

u0022u003cemu003eCombien d’autres trésors de ce genre nous attendent dans les archives de l’ESO?u0022u003c/emu003e se demande Dimitri Pourbaix, encore stupéfait du fait que cette recherche n’utilise que des données publiques.

Etoiles binaires

Le caractère binaire d’alpha Centauri en fait un système parfaitement adapté au calibrage des relations qui impliquent la masse des étoiles. Les étoiles doubles (ou binaires) sont les seuls objets pour lesquels on peut facilement déterminer la masse, au contraire des étoiles isolées. « De plus, la distance entre le Soleil et alpha Centauri aide à mesurer d’autres quantités comme le rayon des étoiles, et permet ainsi une comparaison avec les modèles théoriques « , précise le communiqué.

« Il y a actuellement un débat concernant la présence ou non d’une planète autour de la plus petite des deux étoiles d’alpha Centauri, mais ce débat ne pourra être tranché que s’il existe une orbite très précise des 2 étoiles, ce que nous venons enfin d’obtenir » explique Henri Boffin.

L’article, intitulé « Parallax and masses of alpha Centauri revisited« , par D. Pourbaix & H.M.J. Boffin est sous presse dans Astronomy and Astrophysics et est disponible à http://arxiv.org/abs/1601.01636

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire