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Des scanners corporels dans les aéroports

La commission des transports du Parlement européen s’est prononcée aujourd’hui à une très large majorité en faveur de l’installation de scanners corporels dans les aéroports européens. Toutefois, leur usage sera encadré afin de préserver la santé et la vie privée des passagers.

Ce vote, qui devrait prochainement être confirmé en séance plénière à Strasbourg, intervient après le refus en 2008 du Parlement européen d’autoriser ce type d’appareils qui, en « déshabillant » électroniquement les passagers, permettent de déceler l’éventuelle présence d’armes ou d’explosifs sous les vêtements. « Quatre ans plus tard, avec l’évolution de la technologie, nous considérons que ces appareils peuvent offrir une valeur ajoutée en terme de sécurité, et ce sans risques pour la santé des passagers ou doutes sur le respect de leurs droits fondamentaux », a commenté le rapporteur, le conservateur espagnol Luis de Grandes Pascual.

Les scanners à rayons X (émettant des rayons ionisants potentiellement cancérigènes) comme ceux actuellement en test à l’aéroport d’Heathrow (Londres) seront ainsi interdits au profit d’appareils à ondes millimétriques dont l’aéroport de Schiphol (Amsterdam) s’est déjà équipé.

Ce type d’appareils ne fourniront aucune images « dénudées » des corps, « mais seulement des données schématiques pour localiser des éléments étrangers. Il n’y aura pas d’images personnelles », a encore assuré M. de Grandes Pascual.

Les données collectées ne pourront en outre être sauvegardées par le personnel de sécurité, qui devra recevoir une formation spécifique, selon le texte approuvé mardi.

Celui-ci stipule en outre que les passagers ne pourront être contraints de passer sous scanners. Ceux-ci pourront toujours réclamer une fouille corporelle manuelle, même si cela représente des contrôles plus compliqués et longs pour les gestionnaires d’aéroports.

L’utilisation de scanners corporels s’est généralisée dans le monde après la tentative d’attentat menée en décembre 2009 par un jeune Nigérian affilié à Al-Qaïda. Celui-ci avait tenté d’enflammer un engin explosif caché dans son caleçon lors d’un vol reliant Amsterdam à Detroit avec 278 personnes à bord.

Deux aéroports européens, ceux de Schiphol et d’Heathrow, avaient alors été autorisés à utiliser des scanners corporels à titre d’essai. La Commission européenne avait proposé dans la foulée un texte communautaire pour parvenir à une harmonisation des règles dans l’ensemble de l’Union.

Le Vif.be, avec Belga

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