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Avancées Sida: un gel microbicide et des médicaments génériques

Les réactions ont été enthousiastes mardi à Vienne, après l’annonce des résultats d’une étude montrant qu’un gel vaginal microbicide contenant un antirétroviral pouvait entraîner une forte réduction du risque d’infection au VIH chez les femmes. Par ailleurs, Viiv healthcare, filiale des géants pharmaceutiques GSK et Pfizer spécialisée dans les traitements antisida, va distribuer des licences gratuites sur ses médicaments à des fabricants de génériques des 69 pays les plus pauvres.

Bien utilisé, le gel microbicide peut réduire de moitié le risque d’infection par rapport à un gel qui ne contient rien, selon une étude réalisée auprès de plus de 800 femmes en Afrique et rendue publique lors de la Conférence internationale sur le sida. Les microbicides sont des produits qui peuvent être appliqués au vagin ou au rectum, mais l’étude en question ne portait que sur l’utilisation vaginale.

L’étude, publiée dans le journal Science, fait apparaître un effet significatif d’un gel vaginal dans lequel a été inclus un antirétroviral bien connu, le Tenofovir, à hauteur de 1%. Le produit réduit aussi de moitié l’infection à l’herpès 2, une cause commune de l’ulcère génital.

Chez les femmes qui ont suivi strictement les consignes (la moitié d’entre elles), c’est à dire une fois dans les 12h précédant le rapport sexuel et une fois dans les 12h après, le taux d’infection au bout de 30 mois était inférieur de moitié à ce qu’il était chez celles utilisant un placebo.

Cet essai, intitulé Caprisa 4, a été réalisé auprès de femmes non infectées du Natal, la région d’Afrique du sud « où la prévalence de la séropositivité est la plus élevée dans le monde », selon le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS). Si ce gel voit le jour, il pourrait éviter 1,3 million d’infections et plus de 800.000 morts sur 20 ans, selon Salim Abdool Karim.

Des médicaments génériques

Viiv healthcare commercialise actuellement 10 médicaments antisida et en prépare sept autres, selon un communiqué. 80% des malades du sida résident dans les 69 pays concernés, d’après le laboratoire. « De plus en plus de gens ont accès aux thérapies. En conséquence, on aura besoin à l’avenir de thérapies alternatives, si une première thérapie échoue », a indiqué le patron de Viiv healthcare, Dominique Limet cité dans le communiqué.

« C’est pourquoi nous mettons à disposition gratuitement des licences pour toutes les molécules de notre portefeuille actuel, mais aussi pour celles encore en cours de développement », a-t-il ajouté.

Le Vif.be, avec Belga

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