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Aliments expirés vendus à moitié prix, est-ce légal?

Tout ce qu’il faut savoir sur les garanties et les risques de la « vente rapide »

Quand la crise frappe, des prix d’occasion soulagent l’âme et le portefeuille. En Belgique, la plupart des grandes surfaces (Carrefour, Champion, Cora, Delhaize, Intermarché, Match, Spar) pratiquent la vente rapide de certains produits alimentaires à un prix réduit. Pour les aliments périssables, cela arrive le plus souvent le jour même de la date limite de conservation, et pas au-delà.

Par contre, pour les aliments peu périssables, la période de vente « low cost » dépasse même, parfois, la date de durabilité minimale. C’est le cas pour de nombreuses épiceries, y compris les épiceries sociales, et pour certaines chaînes de distribution (telles que les néerlandais Hema et Kruidvat), dont les étagères hébergent parfois des marchandises peu périssables moins chères, très proches de leur date d’expiration ou carrément expirées.

Deux types de date d’expirationPratiquer la vente rapide, est-ce consenti par la loi ? Et dans quelle mesure ? « Cela dépend du type de date affichée sur le produit », répond Pierre Cassart, porte-parole francophone de l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA). « Il y a deux types de date qui sont indiqués par le producteur. Une date limite à respecter impérativement, associée à tous les aliments « sensibles », qui se trouvent dans les rayons réfrigérés du supermarché, et une date de durabilité minimale pour les aliments peu ou très peu périssables ».

La vente des produits qui affichent le premier type de date (la DLC, date limite de conservation, « à consommer jusqu’au ») est interdite une fois que ce délai a été dépassé, car le produit devient dangereux pour la santé. C’est le cas pour la viande fraîche, le poisson frais, les produits laitiers (yaourts, lait frais pasteurisé), les charcuteries, les repas préparés, les légumes préemballés, les salades à tartiner à base de mayonnaise.

Par contre, les aliments du second type peuvent être vendus et consommés même en dehors de la date affichée (DDM, date de durabilité minimale, « à consommer de préférence avant le »). Ce sont des produits secs (riz, céréales, biscuits, thé, café, pâtes), des produits en conserve, des produits déshydratés, salés, fumés, congelés, surgelés, le lait stérilisé, le lait UHT , l’huile, etc. « Dans ce cas, la date garantit la période de conservation des bonnes propriétés de l’aliment, voir le goût, la couleur, la consistance » enchaîne Pierre Ducart. « Après ce délai, le produit n’aura peut-être pas le même goût qu’avant, mais il ne portera pas atteinte à notre santé ». Ce type de vente rapide est donc bien légal, tout en demeurant « déconseillé » par l’AFSCA. « C’est un choix du vendeur, qui d’ailleurs en assume la responsabilité », tandis que jusqu’à la date affichée (DLC ou DDM) c’est le producteur qui se fait le garant de la qualité.

Le rôle de l’AFSCA

Pour rappel, chaque opérateur actif dans la chaîne alimentaire doit être connu de l’AFSCA et tous les établissements doivent être enregistrés, autorisés ou agrées. C’est l’AFSCA qui surveille et concourt à la crédibilité des produits alimentaires belges, à partir du producteur jusqu’au moment de l’achat.

En conclusion, la vente de certains aliments expirés, ou presque, est légale. La prudence reste pourtant de mise : pensez à vérifier les dates de péremption des aliments que vous achetez.


Alice Siniscalchi

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