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Accélérateurs de puberté

Alors que l’âge de la puberté ne cesse de baisser, une étude américaine pointe les effets de certaines substances toxiques.

Les petites filles qui s’amusent à se mettre du vernis à ongles risquent-elles une puberté précoce? Ainsi posée, la question peut sembler brutale. Et pourtant… Des chercheurs new-yorkais ont étudié 11.551 gamines de 6 à 8 ans. Pour ce faire, ils ont analysé dans leurs échantillons d’urine les traces de trois substances précises: les phénols, les phytoestrogènes et les phtalates. Celles-ci, connues pour être des perturbateurs endocriniens, sont en effet suspectées d’avoir une influence sur le déclenchement de la puberté. Or, on les retrouve dans les emballages alimentaires, les biberons en plastique, le vernis à ongles et certains shampooings.

Résultat: non seulement ces composés ont été effectivement détectés dans la plupart des échantillons, mais les scientifiques américains ont établi une corrélation nette entre concentration forte de ces substances, d’une part, et puberté précoce, de l’autre. Plus inquiétant, à l’âge de 8 ans, près de 1 fille sur 3 a les seins qui commencent à pousser et 1 sur 5 a des poils pubiens.

C’est un mystère que les chercheurs ne s’expliquent d’ailleurs pas très bien: pourquoi l’âge de la puberté s’est-il à ce point abaissé, passant outre-Atlantique de 17 ans en moyenne, il y a un siècle et demi, à 13 ans aujourd’hui? Comment expliquer, par ailleurs, l’augmentation importante d’anomalies testiculaires constatées chez les garçons depuis une vingtaine d’années? Pour certains toxicologues, le doute n’est pas de mise, d’autant que des expériences menées sur des animaux montrent un lien direct entre exposition in utero et malformations futures.

Vincent Olivier

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