Le dépistage du cancer du sein pour les femmes de 50 à 69 ans et du cancer colorectal pour toute la population de 50 à 74 ans sont proposés gratuitement. © iStock Photos

Une nouvelle étude belge fait avancer la recherche sur le cancer du sein

Les patientes traitées pour un cancer du sein pourraient à l’avenir être suivies par simple prise de sang.

Une récente étude belge réalisée par l’Institut Jules Bordet a montré que l’ADN cancéreux pouvait être détecté dans le sang, substituant la biopsie classique. Des recherches supplémentaires devront être menées, mais les médecins pourraient avoir recours à cette nouvelle technique d’ici cinq ans, indique mardi dans un communiqué l’institut belge spécialisé dans la lutte contre le cancer.

Un cancer sur trois chez les femmes est un cancer du sein. A ce jour, le suivi de l’évolution de la maladie nécessite souvent une biopsie solide, soit le prélèvement d’un fragment de la tumeur pour analyse. Toutefois, la biologiste Françoise Rothé et le docteur Michail Ignatiadis ont montré qu’il était possible de détecter par simple prise de sang l’ADN tumoral circulant dans le corps et ensuite de l’analyser. Il s’agit d’une avancée considérable estime l’Institut Jules Bordet.

« Une telle biopsie liquide permettra un meilleur monitoring de la maladie » explique la chercheuse. « Cela permettra de suivre la maladie et d’adapter ou choisir un traitement en fonction de l’évolution de la maladie », illustre la biologiste. La technique présente de plus de nombreux avantages pour les patientes car elle n’est pas invasive comme les biopsies solides classiques. Elle présente moins de risques et permet d’analyser même des tumeurs difficilement accessibles.

« Intégrées à la routine clinique dans les cinq ans »

« Nous n’en sommes qu’au début des découvertes à ce sujet. Néanmoins, nous espérons qu’elles pourront progressivement être intégrées à la routine clinique dans les cinq années à venir pour la prise en charge des patientes » indique l’oncologue Michail Ignatiadis.

Les deux chercheurs, dirigés par le professeur Christos Sotiriou, ont publié les résultats de leur étude cet été dans le journal scientifique Annals of Oncology. Leur recherche, financée par les Amis de Bordet, portait sur l’étude d’un panel de 50 gènes à partir d’échantillons de plasma de patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique. Dans près de 80% des cas, la tumeur et le plasma donnaient la même information, indiquant qu’une prise de sang à elle seule permettait de détecter une anomalie génétique.

En Belgique, 9.700 nouveaux cas de cancer du sein avaient été diagnostiqués en 2008. Il s’agit d’un problème de santé publique majeur qui est voué à toucher une femme sur neuf avant l’âge de 75 ans. Le dépistage précoce est donc essentiel. Une mammographie est recommandée, dès 50 ans, tous les deux ans.

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