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Qu’est-ce que le brown-out, cette nouvelle pathologie qui guette le travailleur ?

Le Vif

Le dictionnaire des pathologies dont peut souffrir l’employé(e) moderne s’enrichit de jour en jour. Après le burn-out et le bore-out, un nouveau terme est apparu, le brown-out, suite à l’ouvrage The Stupidity Paradox de deux chercheurs britannique et suédois. Mais que signifie ce terme, au juste ?

Il y avait déjà le burn-out, l’épuisement professionnel du salarié trop zélé, ensuite est apparu le bore-out, qualifié de « syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui ». Cet état de fatigue physique et mentale est engendré par l’absence de stimulation intellectuelle et le désintérêt pour le travail.

Les départements de ressources humaines devront désormais compter avec le brown-out, qui signifie en anglais « baisse de courant », une sorte de crise existentielle de l’employé(e) qui expérimente une réelle incompréhension des tâches professionnelles qui lui sont confiées, soit par l’absurdité de celles-ci soit parce qu’elles sont en conflit avec ses valeurs.

Dans leur ouvrage paru à ce jour uniquement en anglais The Stupidity Paradox, les chercheurs britannique et suédois André Spicer et Mats Alvesson ont étudié le fait étonnant qui veut que des entreprises recrutent des diplômés brillants pour exiger d’eux, au final, qu’ils mettent leur cerveau en veille. Ils se sont basés sur les recherches de l’anthropologue américain David Graeber qui dénonçait déjà le trop-plein de « bullshit jobs » (« boulots de merde ») en 2013.

Vacuité

Ces jeunes travailleurs motivés, qui s’attendaient à des missions stimulantes se retrouvent dans une léthargie induite par les tâches sans aucun sens qui leur sont confiées. Les causes peuvent être multiples : pratiques mensongères (dans une agence de publicité, par exemple) ou sociétés qui favorisent les résultats financiers au détriment de la qualité.

Pire encore, quand les tâches assignées rentrent en choc frontal avec les valeurs de l’employé(e), notamment sur l’aspect écologique. La motivation et l’illusion des premiers jours se transforment alors en un réel sentiment de vide et à un désinvestissement professionnel total.

Cet état peut mener, tout comme le burn-out et le bore-out, à une dépression profonde, voire même, dans des cas encore plus graves, au suicide. Selon les chercheurs, le brown-out peut toucher toutes les professions et tous les secteurs.

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