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Pourquoi regarder dans la lumière nous fait-il éternuer ?

Le Vif

Il n’est pas rare de devoir éternuer lorsqu’on passe d’un endroit sombre à un espace baigné de lumière. Près d’un quart des gens sont sensibles à ce phénomène.

Le phénomène n’est ni unique, ni récent. Le premier chercheur à l’établir scientifiquement est un professeur français, monsieur Sedan. Celui-ci effectue des expériences dans les années 50. Il découvre que les patients éternuent lorsqu’on les expose subitement à la lumière. Cela pouvait être la lumière du soleil, un flash ou encore des ultraviolets. Cependant, ces patients n’éternuaient que lorsqu’ils étaient confrontés brutalement à la lumière et plus par la suite. Si les recherches sur la question datent de quelques décennies, la question intrigue depuis des siècles puisque Aristote lui-même s’intéressait déjà au sujet selon la BBC. Loin d’être un phénomène isolé, ils toucheraient de 17 à 35 % de la population mondiale. Ce réflexe est désormais mieux connu sous l’acronyme (en anglais) plutôt drôle de Achoo pour Autosomal Dominant Compelling Helio opthalmic Outburst. Soit un réflexe photo-sternutatoire.

Celui-ci serait dû à une anomalie congénitale touchant les signaux nerveux dans le nerf crânien appelé nerf trijumeau. Ce nerf trijumeau va assurer la production de salive, de larmes, mais aussi la sensibilité du visage. Chez les personnes atteintes de cette anomalie, le nerf optique lorsqu’il est trop stimulé, par exemple avec de la lumière, va toucher le nerf trijumeau. Provoquant au passage, comme deux fils électriques qui se touchent, un court-circuit qui déclenche le réflexe sternutatoire. L’éternuement donc.

Si cela ne prête généralement pas à conséquence, cet éternuement automatique peut être gênant pour la conduite, notamment lorsqu’on sort d’un tunnel. Mais aussi pour les pilotes de chasse de l’armée américaine qui pourrait se voir recalé pour ce malencontreux réflexe.

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