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Nouvelle baisse importante de la fécondité aux Etats-Unis

Le Vif

Le nombre de naissances aux Etats-Unis a atteint un niveau bas jamais vu depuis des décennies, une tendance démographique qui pourrait peser sur l’économie à l’avenir.

Le taux de fécondité pour l’année 2017, publié jeudi par le gouvernement américain, est tombé à 1,76 naissance par femme, contre 1,82 en 2016. C’est le plus faible taux depuis 1978, en-dessous du taux de renouvellement de la population (2,1 enfants par femme).

En nombres bruts, 3,8 millions de bébés sont nés aux Etats-Unis en 2017, au plus bas depuis 1987, soit 100.000 de moins que l’année précédente.

La tendance actuelle a démarré au début de la Grande Récession en 2007 et 2008. La reprise économique ne l’a pas enrayée.

« La plus grande surprise est la baisse continue de la fertilité chez les jeunes femmes », analyse William Frey, démographe au centre de réflexion Brookings Institution, à Washington.

« Près de dix ans après la Grande Récession, la baisse chez les femmes d’une vingtaine d’années se poursuit, ce qui deviendra problématique si cela continue pendant encore trois ou quatre ans », poursuit le chercheur.

– Population en hausse –

Moins de bébés signifie moins de travailleurs dans les générations futures… une attrition qui, si elle n’était pas compensée par l’immigration, pourrait mettre en danger les fondements de l’économie, et de l’Etat-providence américain, alors que le nombre de retraités augmente.

Mais les derniers chiffres comportent quelques bonnes nouvelles.

Le taux de fécondité chez les femmes de 15 à 19 ans a baissé de 7% en un an, et 55% depuis 2007, au plus bas historique.

De leur côté, les femmes de 40 à 44 ans ont accouché de plus de bébés l’an dernier.

Le fait que les femmes retardent de plus en plus leur premier enfant n’est pas nouveau. Les démographes l’observent depuis les années 1970, à la faveur de la plus grande participation des femmes dans le marché du travail.

« Les femmes font plus d’études, elles travaillent et construisent leurs carrières », explique Donna Strobino, professeure à l’Université Johns Hopkins, qui ajoute que « faute de politiques en faveur des congés maternité, il est probable que ce délai se poursuive ».

Avec environ 1,8 enfant par femme, la fertilité aux Etats-Unis reste néanmoins plus dynamique qu’en Italie (1,4) ou en Allemagne (1,5), mais moins qu’en France (1,9).

Pour l’instant cela n’empêche pas la population de croître, notamment grâce aux flux migratoires, avec 327 millions d’habitants selon l’estimation en temps réel du Recensement national, soit deux millions de plus qu’il y a un an.

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