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Médicaments et alcool : un cocktail à éviter ?

Le Vif

Si certains médicaments ne se combinent absolument pas avec l’alcool, d’autres ne verront pas leur effet perturbé par un petit verre. En cas de doute, mieux vaut de toute façon s’abstenir !

Lorsque nous avalons un médi-cament, les substan- ces actives sont libé- rées dans l’estomac, absorbées ensuite dans l’intestin grêle avant d’être acheminées vers le foie où la plupart des médicaments sont éliminés par des enzymes hépatiques. L’alcool suit le même chemin, ce qui peut créer une concurrence tant au niveau de l’absorption dans l’intestin qu’au niveau de la décomposition dans le foie. Pour la plupart des médicaments, un verre d’alcool occasionnel ne pose pas de problème. Ainsi, l’alcool ne diminue pas l’action des antibiotiques, contrairement à ce que l’on croit généralement.

3 scénarios

Il existe trois possibilités d’interaction entre l’alcool et les médicaments. Soit leur effet s’affaiblit, car l’alcool limite l’absorption de certains médicaments dans l’intestin et/ou accélère leur élimination dans le foie.

Soit au contraire leur effet augmente ; dans ce cas, le foie commence par éliminer l’alcool et les médicaments sont éliminés moins rapidement. La concentration des médicaments dans le sang peut dès lors augmenter, ce qui accroît le risque d’effets indésirables. C’est particulièrement le cas lorsque l’on prend des médicaments avec une marge thérapeutique étroite, autrement dit, des remèdes pour lesquels une légère augmentation de la dose provoque d’emblée beaucoup plus d’effets secondaires.

Troisième possibilité : les effets de l’alcool sont renforcés. Ce sera le cas lorsque le foie décompose d’abord les médicaments et puis seulement l’alcool. L’effet sédatif de l’alcool est alors renforcé : le risque de somnolence augmente tandis que la concentration diminue. D’autres effets indésirables de l’alcool peuvent également se manifester : nausées, maux de tête, vertiges, palpitations et baisse de la tension artérielle.

Ce qui importe, c’est que la prise de médicaments ne se fasse pas au même moment que la consommation d’alcool. Même en laissant quelques heures d’intervalle entre les deux, les effets peuvent se renforcer ou s’affaiblir mutuellement.

Exemples d’interaction

L’association d’alcool avec les antidouleurs et les anti-inflammatoires les plus courants (tels que l’acide acétylsalicylique, l’ibuprofène, le diclofénac, le méloxicam) augmente le risque de maux d’estomac. Attention aux antihistaminiques (contre l’allergie) et aux médicaments contre la toux sèche (codéine, dextrométhorphane) car l’alcool renforce la somnolence provoquée par ces produits. Il en va de même pour les somnifères, les calmants et les médicaments contre l’épilepsie. L’alcool est fortement déconseillé en association avec des médicaments contre les infections mycosiques comme le kétoconazole et l’itraconazole.

La consommation raisonnable, mais quotidienne, d’alcool peut augmenter la pression artérielle et réduire l’effet des médicaments contre l’hypertension. Par contre, de grandes quantités d’alcool peuvent entraîner une brusque chute de tension et provoquer des étourdissements. Dans cette catégorie, attention au vérapamil qui renforce les effets de l’alcool.

Lorsque l’on prend des statines – médicaments classiques contre l’excès de cholestérol – si un verre d’alcool de temps à autre ne pose pas de problème, une consommation importante risque d’en amplifier les effets indésirables, dont les douleurs musculaires.

Par Sven Deferme

Liste pratique

Vous trouvez sur ce site internet une liste des médicaments courants (et des marques) ainsi que les effets associés à la consommation d’alcool.

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