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Les enfants de couples homosexuels seraient « en meilleure santé et plus heureux »

Le Vif

Plusieurs recherches sur les enfants de couples homos ont été menées récemment afin de connaitre leur ressenti. Selon une étude australienne, publiée en juin dernier dans la revue BMC Public Health, les enfants de parents de même sexe seraient en aussi bonne santé et aussi heureux que les enfants d’hétéro, voire plus.

Cette étude relayée par le Huffington Post a été réalisée par des chercheurs de l’Université de Melbourne en Australie et est qualifiée comme « la plus grande étude du type dans le monde « . 315 parents homosexuels (pour un total de 500 enfants) ont été sondés sur des thèmes aussi variés que leur passé hétérosexuel, la santé ou encore, le bien-être de leurs enfants. Parmi ces derniers, environ 80% avaient deux mamans et 18% deux papas. Conclusion : les enfants de couples homosexuels se révèleraient être en meilleure santé et connaître une meilleure cohésion familiale, 6% de plus par rapport à la moyenne nationale. En ce qui concerne la santé mentale, le comportement, la confiance en soi, ils seraient comme les autres enfants.

Pour justifier ces résultats positifs, l’auteur principal de l’étude, Simon Crouch, avance l’absence de stéréotypes de genre, comme il l’explique au site ABC: « Des recherches précédentes suggéraient que les rôles éducatifs, au travail et à la maison, au sein de familles homoparentales, sont plus équitablement distribués que chez les familles hétérosexuelles. Cela signifie que les gens occupent des rôles qui correspondent à leurs capacités plutôt que de tomber dans les stéréotypes de genre – maman reste à la maison et s’occupe des enfants, papa sort et gagne de l’argent. »

Il ajoute que le problème majeur pour ces enfants reste le regard des autres. Deux tiers d’entre eux seraient ainsi toujours stigmatisés. « Les stigmates peuvent être subtils, comme des lettres de l’école adressées à M. et Mme. Ou ils peuvent être ouverts et blessants, comme le harcèlement à l’école. Plus la famille expérimente ces stigmates, plus l’impact sur le bien-être social et émotionnel sera important« , déplore le chercheur.

Les enfants pas intérrogés

Les scientifiques australiens n’ont toutefois interrogé que les parents pour mener à bien leur étude et non les enfants, ce qui pourrait biaiser les résultats, mais les enfants, âgés de 0 à 17 ans, étaient parfois trop petits pour répondre directement aux questions posées. Les chercheurs ont aussi pris soin de contrôler des facteurs socio-démographiques (niveau d’éducation et revenus financiers), selon le site Jezebel.

Roslyn Phillips un chercheur de l’antenne chrétienne australienne Family Voice Australia déclare sur ABC que cette étude doit être prise avec certaines précautions. « Nous devons voir comment se développent ces enfants à l’âge adulte et c’est à ce moment-là seulement, quand l’enfant est indépendant, que l’on peut évaluer son éducation et lui demander comment il se sent de différentes manières. Je pense que cela pourrait être une analyse plus pertinente« .

Phillips remet aussi en question l’objectivité de l’équipe de chercheurs qui a mené cette étude: « Simon Crouch élève lui-même deux enfants avec son partenaire homosexuel et il y a au moins deux autres membres de cette équipe composée de 5 personnes qui élèvent des enfants en étant dans une relation homosexuelle ». Le docteur Crouch, de son côté se défend et rapporte que sa situation personnelle n’a eu aucune incidence sur l’étude ajoutant qu’il travaille sur un projet plus important pour lequel des enfants de couples homosexuels entre 10 et 18 ans sont sondés directement sur leur propre bien-être.

De plus en plus d’études sont réalisées ces derniers temps pour déterminer le niveau de bien-être des enfants de parents homosexuels, avec des résultats variables. En 2013, une autre étude réalisée par l’Université de Cambridge corroborait cette étude australienne en avançant que les enfants d’homos vivaient aussi bien, voire mieux, que les autres. Par contre, en 2012, une étude montrait que les enfants d’homosexuels avaient plus de chance d’être en échec scolaire et instables à l’âge adulte.

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