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Le sentiment de solitude plombe le bien-être du Belge

Sur une échelle de 1 à 100, le Belge situe son bien-être à 56,5, selon le premier baromètre « Confiance & Bien-être » de la mutualité socialiste, Solidaris, présenté lundi à Bruxelles. Derrière un indice moyen, se cachent cependant de grandes disparités tant parmi les franges de la population que parmi les domaines abordés. Si la santé physique est jugée relativement bonne, il en va tout autrement pour le rapport à la société.

Six grands indices ont été recoupés: les conditions objectives de vie, la qualité du relationnel de proximité, le rapport à la société/l’image des autres, l’image de soi/projection dans le futur, la santé physique et la santé psychique.

De loin, bien qu’elle n’atteigne qu’un indice de 64,4, la santé physique arrive en tête des domaines participant au bien-être. En dernière ligne, avec 32,1, c’est le rapport à la société/l’image des autres qui plombe la moyenne.

Dans cette catégorie, sont retenues les questions relatives au « sentiment d’être écouté par les décideurs », à l' »engagement citoyen », au « sentiment d’être respecté » ou encore au « sentiment d’être protégé ». En vrac, l’enquête révèle que près de 72% des Belges pensent que l’Etat et la sécurité sociale vont « de moins en moins les protéger », la même proportion estimant également que « les gens ont de moins en moins envie de vivre ensemble ». En règle générale, la tendance est au pessimisme et 75,6% des Belges se disent très inquiets pour l’avenir de leurs enfants, « qui sera moins bon que le nôtre ».

Parallèlement, tous ne sont pas égaux face au bien-être. En effet, un quart de la population obtient un indice supérieur à 75, tandis qu’un autre quart ne dépasse pas les 42, et que parmi ceux-ci, 10% se situent sous les 24.

Sans grande surprise, les femmes sont globalement moins bien loties (54,9) que les hommes (58,3). D’autre part, la génération 45-49 ans est particulièrement fragilisée (51,4), tandis que les 60 et plus ont une situation jugée plus appréciable (60,6 jusqu’à 79 ans et 59 après). Enfin, le niveau d’études joue également un grand rôle puisque si l’indice de bien-être atteint 62 chez les détenteurs d’un diplôme de type long, il descend à 50,8 pour les personnes ayant arrêté leurs études en primaire ou secondaire inférieur.

L’enquête a été menée par l’institut Solidaris auprès de 997 citoyens et 87 médecins généralistes au mois de septembre dernier, soit avant les attentats parisiens. Basée sur 197 items, sa marge d’erreur est de 3,1%. Le baromètre sera désormais réalisé chaque année à la même période.

Si ses résultats ne sont pas « très heureux », ils permettent cependant de dresser un plan d’attaque, selon Solidaris. « Aucun indice ne dépasse les 65%, il y a donc de la marge. Nous devons travailler sur deux éléments: l’image des autres et le rapport à la société d’une part et la perception de soi dans l’avenir de l’autre. Pour toutes deux, il faut prendre part à un vrai projet de société », avance le secrétaire général de la mutualité, Jean-Pascal Labille. Selon lui, « il faut proposer un autre modèle de société (…) et intégrer la facette bien-être dans l’élaboration des politiques ». Pour « aider à l’émancipation », Solidaris promet un plan dans les trois à cinq ans à venir avec comme objectif la construction « de la société de demain » car, martèle son secrétaire général, « la prospérité globale dépend de la prospérité de chacun ».

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