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Le mélanome peut se développer à partir de cellules encore jeunes

L’équipe d’Annabelle Decottignies, chercheuse à l’Institut de Duve de l’Université catholique de Louvain (UCL), a découvert qu’au contraire de la majorité des cancers, le mélanome semble pouvoir se développer à partir de cellules encore jeunes. Les résultats des recherches sont publiés dans la revue scientifique Cell Reports, précise l’UCL mercredi.

L’âge est de manière générale l’un des facteurs de risque les plus importants concernant les cancers, rappelle tout d’abord Annabelle Decottignies. Cela s’explique par le fait que notre ADN subit quotidiennement « pas moins de 60.000 dommages » à cause de la pollution, des radiations du soleil mais aussi simplement du fait de vivre et respirer. Certains peuvent faire naître des mutations qui, lorsqu’elles s’accumulent, augmentent le risque de développer un cancer.

Annabelle Decottignies étudie depuis plus de 15 ans les télomères, soit des structures qui se trouvent à l’extrémité des chromosomes et protègent celle-ci. Leur dysfonctionnement favorise cependant le développement du cancer. L’équipe s’est intéressée particulièrement à leur implication dans le mélanome, la forme la plus dangereuse du cancer de la peau, en analysant une quinzaine de tumeurs. Il apparaît ainsi que certaines vérités d’application pour la majorité des cancers ne le sont pas pour le mélanome.

Explications: au cours de sa vie, toute personne voit ses télomères raccourcir, ce qui entraîne le vieillissement des cellules. Mais certains sont aussi déjà prédisposés génétiquement à avoir des télomères plus longs ou plus courts que la moyenne.

D’ordinaire, pour la plupart des cancers, ce sont les personnes aux télomères plus courts que la moyenne de celles du même âge qui présentent un risque accru d’en développer un, car leurs cellules vieillissent plus vite.

Or, les recherches ont montré que, dans le cas du mélanome, la situation s’inversait, puisque « certaines personnes génétiquement programmées pour avoir des télomères plus longs que la moyenne sont plus sujettes à développer un mélanome ». En d’autres mots, « ce type de cancer semble pouvoir se développer à partir de cellules encore ‘jeunes' », possédant de longs télomères.

Ces découvertes ne font qu’accentuer le caractère primordial de se protéger du soleil, en particulier pour les enfants, insiste Annabelle Decottignies. On remarque également que les jeunes filles sont davantage touchées que les jeunes garçons, ce qui peut être lié à l’exposition au soleil. Les résultats remettent également en cause la manière de traiter ce type de cancer. En effet, un traitement ciblant la télomérase (enzyme de l’organisme dont le rôle est de « réparer les télomères » ndlr), s’il est proposé pour d’autres cancers, semble inadéquat dans le cas du mélanome.

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