Image d'illustration © Reuters

La résistance des bactéries décryptée par des chercheurs belges

Des chercheurs de l’UCL ont fait un pas dans la compréhension des mécanismes de défense des bactéries aux antibiotiques, indique l’Université catholique de Louvain. Le résultat de leurs recherches est publié dans la revue scientifique « Cell ». Les scientifiques louvanistes se sont intéressés aux bactéries entourées de deux membranes (ou deux murs d’enceinte).

Pour qu’une bactérie survive, elle doit parvenir à garder intacts ses deux murs d’enceinte. Si l’un de ses murs est abîmé, elle meurt. Il était donc crucial pour les chercheurs UCL d’analyser les mécanismes de protection de ces « murs » bactériens, afin de trouver leur faille. Les chercheurs se sont intéressés à une protéine présente entre ces deux murs de protection, RcsF. Quand tout va bien, cette protéine est continuellement envoyée sur le deuxième mur d’enceinte. Par contre, en cas d’attaque (par un antibiotique, par exemple), la machinerie qui envoie RcsF sur le mur extérieur ne fonctionne plus. RcsF se trouve coincée entre les deux membranes d’où elle envoie un signal d’alarme. Grâce à cette alerte, la bactérie enclenche des systèmes de défense -en envoyant d’autres protéines en renfort- afin de résister à l’attaque antibiotique. Ce que les chercheurs de l’UCL sont parvenus à découvrir dans ce processus, c’est la manière dont la protéine RcsF parvient à sonner l’alarme. Concrètement, en cas de stress, coincée entre les deux murs, RcsF entre en contact avec une autre protéine, IgaA. C’est l’interaction entre ces deux protéines qui permet de donner l’alerte. Sur cette base, il devrait être possible de développer de nouveaux antibiotiques, capables de court-circuiter ce système d’alerte, ce qui permettrait de mieux lutter contre les infections bactériennes.

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