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La Nash, maladie du foie encore trop méconnue

Le Vif

Cette maladie du foie détectée fin des années 80 prend de l’ampleur dans le monde entier en raison des régimes alimentaires actuels trop riches et de la sédentarité des populations.

La Nash (non-alcoholic steatohepatitis) apparaît en raison d’un excédent de graisse dans le foie qui s’enflamme de manière chronique jusqu’à provoquer des fibroses (cicatrices et lésions), voire une cirrhose, un cancer ou un accident cardiovasculaire. Si l’inflammation du foie était auparavant automatiquement associée à une consommation excessive d’alcool, les modes de vie actuels ont également un impact sur cet organe abdominal dont le rôle capital est de filtrer les éléments toxiques.

Les personnes à risque sont notamment celles qui présentent un surpoids ou sont atteintes de diabète de type 2. Une association de troubles métaboliques (taux bas de bon cholestérol, taux élevé de mauvais cholestérol, hypertension artérielle, embonpoint, résistance à l’insuline…) peut également mener à développer la Nash.

« Nous ne sommes génétiquement pas conditionnés pour l’abondance, mais bien pour faire face à la carence. Il y a trop à consommer pour nos besoins. De plus, nous bougeons moins par rapport à nos ancêtres », note le professeur Sven Francque, hépatologue à l’hôpital universitaire d’Anvers, lors d’une conférence de presse annonçant la journée internationale organisée par le Nash Education Program.

La maladie est toutefois très difficile à diagnostiquer car asymptomatique. Outre les tests sanguins et une échographie dans un premier temps, la biopsie est la méthode la plus fiable à ce jour.

Aujourd’hui, le traitement – mais également les mesures de prévention – se limite à adopter un rythme de vie et une alimentation plus saine. Mieux manger et davantage bouger sont la clef. Toutefois, un médicament en est au stade expérimental.

« Quand on parle de sédentarité, on ne vise pas nécessairement que les personnes oisives. Je suis une personne active professionnellement, mais je suis assis au bureau ou en voiture toute la journée », a commenté un patient de 58 ans venu témoigner de sa maladie.

Sous le slogan « Des millions de foies souffrent en silence, stoppons l’épidémie », la campagne de sensibilisation aura principalement lieu le mardi 12 juin, décrété journée internationale de la Nash, dans 25 villes du monde.

« L’ampleur que cette maladie prend est inquiétante. C’est pourquoi nous avons ressenti le besoin d’organiser cette journée. La Nash est très peu connue, tant des patients que de la communauté médicale », souligne le Pr Francque.

« La prise en charge des patients est sous-optimale ces dernières années. Il est assez fréquent de voir arriver un patient déjà atteint d’une cirrhose parce que la maladie n’a pas été détectée. Il y a un manque d’informations du milieu médical à ce point de vue là », ajoute le professeur Nicolas Lanthier, chef de clinique adjoint à Saint-Luc.

Des conférences auront lieu aux cliniques universitaires Saint-Luc ainsi que dans deux hôpitaux anversois (UZA et ZNA Stuivenberg) à destination du tout public mais également pour les professionnels du milieu de la santé. Des dépistages gratuits (sur inscription) pour les populations à risque y seront également proposés.

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