© istockphoto

La lutte contre le tabac, une guerre infinie

Stagiaire Le Vif

Les victimes du tabac sont encore trop nombreuses : 6,4 millions de morts ont été recensés en 2015 dans le monde, un chiffre étonnamment en hausse. Les mesures entreprises dans nos pays ne suffisent pas à faire face à ce boom.

Le monde n’est pas encore à l’abri des nombreuses conséquences de la consommation de tabac. En 2015, une étude de la Fondation contre le Cancer révélait qu’une personne sur cinq fumait en Belgique, et que 15.000 personnes décèderaient encore du tabagisme chaque année.

A l’échelle mondiale, une équipe de scientifiques vient de révéler un chiffre alarmant : 6,4 millions, c’est le nombre de décès en 2015 dû à la cigarette, année où un homme sur quatre et une femme sur cinq étaient des fumeurs quotidiens.

Selon l’étude Global Burden of Disease, publiée dans la revue The Lancet, le nombre de fumeurs dans le monde a nettement augmenté entre 1990 et 2015, passant de 870 millions à plus de 930 millions. Par conséquent, le nombre de décès a suivi, augmentant de 4,7 % à l’échelle de la planète. En revanche, la proportion de fumeurs quotidiens a baissé.

Ils l’ont fait

En déployant un arsenal de mesures radicales, plusieurs pays (Irlande, Ecosse, Australie …) ont pourtant réussi à convaincre leurs habitants de ne plus fumer. Augmentation du prix du tabac, interdiction de publicités, impossibilité de fumer dans les lieux publics, limite d’âge, paquet neutre … Les lois ont évolué, et les résultats sont concluants.

Par exemple, l’Irlande s’est donnée pour défi « l’Irlande sans tabac » pour 2025, rêvant d’un pays avec moins de 5 % de fumeurs dans la population. L’Ecosse a voté l’interdiction de fumer dans les lieux publics et l’Australie a adopté les paquets neutres en 2012, tout en augmentant les taxes sur ceux-ci. Un paquet coûte aujourd’hui 16,8 euros.

Et la Belgique ?

Elle traine. Malgré une baisse du nombre de fumeurs en 2015, La Fondation contre le Cancer a constaté, dans son dernier rapport, un taux de 20 % de Belges admettant encore fumer. 72 % des fumeurs regrettent par ailleurs d’avoir commencé.

Concrètement, les efforts entrepris par notre plat pays ne semblent pas suffisants. Actuellement, il ne se classe que treizième en termes d’efficacité des politiques anti-tabac, selon le classement européen Tobacco Control Scale. Pour cause ? Le prix du tabac, encore trop faible, et particulièrement celui du tabac à rouler. « Nous souhaitons que la différence de taxes entre les cigarettes et le tabac à rouler soit atténuée « , avait déclaré la Fondation. Selon elle, le prix reste un facteur déterminant pour arrêter sa consommation, et serait même la mesure dissuasive la plus efficace d’après la Banque Mondiale.

Il reste cependant important de mettre en place plusieurs mesures cohérentes afin d’arriver à de réels résultats. « C’est seulement ainsi que l’on pourra inverser la tendance « , a signalé la Fondation contre le Cancer. Pour preuve, en France, l’entrée en vigueur au début de l’année du paquet neutre n’a pas suffi à limiter la casse, au contraire ! Les ventes de cigarettes ont augmenté de 3,6 % au premier trimestre. Pour les augmentations de prix, elles sont encore trop modestes.

Notre pays a accepté la CCLAT (Convention-cadre pour la lutte antitabac, NDLR) de l’OMS, qui est entrée en vigueur en 2006. Plus de 10 ans après, « force est de constater que notre pays ne respecte toujours pas un grand nombre des mesures contraignantes reprises dans cette convention « , a conclu la fondation suite à son enquête.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire