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Hommes et femmes ne sont pas égaux face au deuil

Stagiaire Le Vif

Une étude indépendante menée pour le spécialiste des obsèques DELA démontre la différence entre les hommes et les femmes face au travail de deuil. Les résultats révèlent quatre types de réactions.

L’étude a passé en revue le deuil de 600 Belges (1) et comment ceux-ci ont essayé (ou pas) de reprendre le cours de leur vie. Il y a quelques décennies, des experts avaient analysé le travail de deuil chez l’homme et la femme sur base du modèle de deuil « intuitif » et « instrumental ». Le style intuitif était plus souvent attribué à la femme, qui extériorise ses sentiments et travaille sur ses émotions. Les hommes quant à eux, restent plus actifs mentalement et physiquement et adoptent une attitude visant à résoudre les problèmes, se tournant vers un deuil instrumental.

Aujourd’hui, quatre formes de deuil se dégagent de l’enquête, révélant d’importantes disparités entre les hommes et les femmes dans trois cas :

Le deuil cocoon, dans lequel les proches se tournent vers un cercle proche (la famille, les amis…) avec qui ils partagent leurs émotions, se manifeste davantage chez la femme (33 %) que chez l’homme (24 %).

Dans le deuil thérapeutique, la personne en deuil exprime son chagrin hors du cercle proche pour se tourner vers des experts, des groupes de soutien… 35 % des hommes adoptent cette attitude contre 22 % des femmes.

L’enquête démontre que les femmes (24 %) sont plus touchées émotionnellement que les hommes (16 %) après le décès d’un être cher. Dans un cas de désarroi émotionnel, la vie est « mise en arrêt », ce qui peut entrainer de l’anxiété, de la confusion, de l’épuisement.

Enfin, le deuil orienté vers l’action se rapproche de l’ancien modèle « instrumental » adopté essentiellement par les hommes. Les proches gardent le contrôle et restent actifs physiquement et mentalement. Les chiffres montrent que de nos jours, il n’y a plus aucune différence significative entre les hommes (26 %) et les femmes (23%).

Ces quatre styles reflètent chacun à leur manière la société moderne, dans laquelle le temps est précieux, où l’entraide existe, mais se retrouve moins présente, où le chagrin est presque tabou. « Le deuil est devenu un processus « non visible » dans notre société : il n’y a plus de temps, de sens ou de place pour lui. Il est rejeté et n’est plus acceptable de s’exprimer à ce sujet plus de quelques semaines. « Le deuil est pourtant plus que cela », affirme Olivienne Gauvin, conseillère en formalités après funérailles chez DELA. Mais y a-t-il une « meilleure » manière de faire son deuil ? « Le deuil a trait aux émotions, dès lors il n’y a pas de meilleur type de deuil ou de durée déterminée. L’important pour bien faire son deuil est de prendre son temps. Le deuil doit être perçu comme normal et indispensable », rajoute-t-elle.

(1) Les participants ont dû faire face à un décès au premier degré au cours des 5 années écoulées (période 2008?2013).

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