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« Donner un statut au foetus, c’est porter atteinte à l’accès à l’avortement »

L’ambition du gouvernement – portée par le ministre CD&V de la Justice Koen Geens – et de la majorité parlementaire, de modifier le Code civil de manière à offrir un statut pour l’enfant mort-né procède « insidieusement » d’une intention « idéologique » de « fragiliser les motifs à la base de la dépénalisation de l’avortement », estime le président du Centre d’Action Laïque (CAL), Henri Bartholomeeusen dans une lettre ouverte publiée jeudi.

Après dix ans de tentatives, le parlement est sur le point, en commission de la Chambre, d’avancer sur la reconnaissance du foetus, une manière d’aider les parents d’un enfant né sans vie à faire leur deuil.

Un enregistrement et des modalités d’inscription seraient possibles à partir d’un seuil de 140 jours. Mais pour Henri Bartholomeeusen, ce serait « un comble » de voir un gouvernement à participation libérale laisser « le CD&V détricoter » la loi dépénalisant l’avortement, portée il y a 25 ans par la sénatrice libérale flamande Lucienne Herman-Michielsens.

« Nous refusons que la douleur des personnes soit instrumentalisée à des fins idéologiques », écrit le président du CAL.

« Les partis du gouvernement sont-ils conscients du fait que la reconnaissance d’un état civil, avec prénom et nom de famille, pour un foetus de 20 semaines, constitue une intrusion violente dans la manière de faire le deuil de cette grossesse? « , souligne-t-il.

Il veut pour preuve de l’instrumentalisation idéologique de la douleur des personnes concernées que lors des auditions en commission parlementaire seuls des juristes ont été entendus et pas des psychiatres ou des psychologues.

Le CAL se demande comment continuer à permettre aux femmes d’avorter à 12 semaines de grossesse « s’il est permis de donner un nom de famille aux restes d’une fausse-couche ».

Les laïques demandent le strict respect de l’autonomie de la femme tout en veillant à la singularité des individus confrontés à l’épreuve d’une fausse-couche.

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