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Désenchantement de la Génération Y, mais pourquoi ?

On dit de la Génération Y, celles des trentenaires nés dans les années 80, aussi appelée « Millennials », qu’elle est désenchantée, ou encore instable et insatisfaite, plus prompte à réclamer qu’à travailler… Et si les responsables c’était la Société et les sociétés ?

Michael Dias, fondateur de l’agence Spitch, se penche sur le désenchantement de la Génération Y dans les colonnes du Huffingtonpost.fr, apportant son explication à cette insatisfaction chronique, soulignant des éléments, pas toujours développés dans les études réalisées sur les « Millennials » mais qui pourtant font sens.

Pour lui, cette génération a été trop « chouchoutée » : on leur a fait croire qu’ils étaient spéciaux, que la consommation était la réponse à toutes leurs questions, ou le remède à tous les maux. Cela a fonctionné un temps, durant l’enfance et l’adolescence… puis ils ont débarqué dans le monde du travail. Et là le choc ! En se frottant à la réalité du travail, ils s’aperçoivent qu’ils ne sont guère différents des autres, donc pas si spéciaux tout compte fait. Pire, la consommation ne leur apporte plus rien, plus moyen de compenser. Le monde du travail est « gris », les tâches rarement à la hauteur de leurs attentes ou de leurs illusions et les promotions tardent à arriver… Le ras-le-bol s’installe.

Parlons justement de cette attente, ou de l’Attente, celle qui va de pairs avec la Patience, une vertu qui n’a pas été assimilée par les Y, tant ils sont nés dans l’ère de l’Immédiateté. Gérer son stress, c’est frustrant ; attendre, c’est impossible ; ne pas avoir ce qu’on veut là maintenant, c’est juste inadmissible.

Qui pourrait les blâmer pour cela ? On leur a tout donné tout de suite. Dias cite les exemples suivants : ils veulent un produit, clic Amazon, une série, clic Netflix, une relation, clic Tinder. « Tout ce que l’on souhaite est devenu à accès instantané, souligne-t-il. Tout, hormis la satisfaction au travail ou dans une quelconque relation humaine. Il n’y a pas d’application pour cela. C’est lent, inconfortable et compliqué. » Et ce qui est lent et compliqué déplaît au Millennial.

De plus le Y a perdu confiance en lui… La faute à qui ? Mais aux réseaux sociaux pardi !

Facebook se pare d’un filtre de « la vie en rose » version Bisounours, on y montre de plus en plus que le « beau côté des choses », même les coups de gueule et les pas de chance des autres servent à les « rassurer » (ouf ce n’est pas nous). On en ajoute une petite couche (qui ira vérifier ?) histoire de d’injecter du positivisme partout.

Instagram permet de retoucher les photos de manière à les « magnifier ». Les gourous des blogs et autres faiseurs de tendances se vantent de leur chance, de leur influence, de leur suffisance… et cela fonctionne ! Quand on ferme le PC, souvent une grande lassitude s’installe. De frustrés de la vie, ils se sentent dévalorisés… Pertes de repères (faussés), perte de confiance en soi et l’insatisfaction chronique s’installe.

Et puis y’a le smartphone, cet engin bien souvent greffé à la main du Millennial. Il ne vit et ne respire plus que par lui, son rythme cardiaque ce sont les bips que font les mails et les SMS en arrivant. Rien ne se passe, le Millennial se meurt… Pour vivre, il faut que son smartphone lui délivre une dose de dopamine, une dose de distraction sinon l’ennui est proche.

Et pour Michael Dias, on n’arrivera pas à réconcilier la Génération Y avec le monde et l’entreprise sans changer aussi un peu. Changer afin de s’adapter aux modes de vie d’aujourd’hui, afin d’aider cette génération à exploiter son potentiel. Un changement qui n’ira pas sans une bonne dose de patience et… de frustration nécessaires. A nous de l’injecter cette dose, dans la Société et dans les sociétés, afin que les Y en apprennent le sens.

(Source: http://spitchconsulting.com/articles/generation-y/)

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