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Comment la curiosité peut vous protéger des stéréotypes

Le Vif

On sait depuis longtemps que l’intelligence ou l’éducation n’ont jamais empêché personne d’avoir des idées préconçues. Une chose, une seule, pourrait se révéler véritablement salutaire si on ne souhaite pas rester engoncé dans une vision étriquée du monde: la curiosité.

Il serait illusoire de croire que l’on peut « corriger » le point de vue de certaines personnes en les abreuvant de faits, selon la BBC. De nombreuses études tendent à montrer que les gens rejettent les faits qui ne concordent pas avec leur vision du monde. Même les plus stakhanovistes n’usent leur puissance cognitive que pour récolter ce qui justifie ce en quoi ils croyaient déjà.

L’intelligence ne permettrait donc pas d’être plus ouvert aux idées des autres. Là aussi, des études ont montré que les personnes très diplômées ou avec d’impressionnantes capacités en math ou encore celles capables de devenir les meilleures spécialistes d’un sujet étaient celles qui résistaient le plus à des informations qui viendraient les contredire.

Ces constats ne sont pas très réjouissants, dit encore la BBC. Il existerait pourtant une lueur d’espoir. Celle-ci viendrait d’une équipe multidisciplinaire faite de philosophe, réalisateurs et de psychologues dirigés par Dan Kahan de la Yale University. Ils se sont intéressés au traitement de l’information politiquement biaisé et ont utilisé deux grilles de lectures pour mieux la décrypter. La première mesurait le bagage scientifique de la personne sur base d’un questionnaire. Le second est plus innovant puisqu’il mesurait ce qu’on appelle la « curiosité intellectuelle » et pas ce que les testés savaient déjà.

Armés de ces deux échelles de mesure, les chercheurs ont essayé de déterminer l’avis de l’opinion publique sur des problématiques d’intérêts publics qui pouvaient être étayées par la science. L’échelle qui se basait sur les connaissances scientifiques était des plus prévisibles. La personne plus « libérale-démocrate » trouvait que le réchauffement climatique représentait un risque significatif pour la santé ou la prospérité alors que ceux plus conservateurs trouvaient que c’était moins le cas. On constatait par ailleurs qu’au plus le niveau d’éducation était élevé, au plus la polarisation était grande entre les deux groupes.

L’autre grille de lecture a montré un autre schéma. Les différences entre les libéraux et les conservateurs restaient de mise, mais ils tendaient à poindre plus vers une même direction. Par exemple sur le sujet de la fracture hydraulique ceux qui montraient une plus grande curiosité intellectuelle se montraient aussi les plus inquiets, et ce qu’ils soient libéraux ou conservateurs.

De quoi renforcer l’idée qu’il est important que l’on veille aussi à encourager le plaisir de la découverte et à mettre en évidence l’excitation qui en découle plutôt que de tenter d’inculquer coûte que coûte une série de faits.

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