Choisir un "bon" coach sportif passe par un checking de ses réelles capacités physiques et intellectuelles, au risque sinon de se blesser © Getty Images/iStockphoto

Coach sportif, un phénomène de société en attente de législation

Stagiaire Le Vif

Le métier de coach sportif est en plein boom et répond aux nombreuses attentes de monsieur et madame Tout-le-Monde. Mais sans législation, tout le monde peut s’improviser spécialiste.

Benoit Legrand, kinésithérapeute au Centre de Médecine Sportive de Mons, expliquait déjà les dangers liés à l’utilisation d’applications sportives qui ne disposent pas de suivi comme peut en apporter un véritable coach sportif. Il nous révélait que du côté du métier de personnal trainer, aucune législation n’était mise en place en Belgique : «  des dérives catastrophiques en découlent « , affirmait-il. Le métier, en pleine expansion, n’est plus exclusivement réservé aux stars : les coachs fleurissent partout sur internet et il devient difficile de s’y retrouver. Aujourd’hui, bon nombre de personnes peuvent avoir ce diplôme en poche de par de courtes formations, parfois même d’un week-end, tout en s’auto-proclamant professionnel du secteur. « Si on a un peu d’expérience, suffisamment de tchatche , on peut très vite se désigner comme tel. Il n’y a aucun contrôle, le grand souci est là  » expliquait le professionnel.

« Devenir coach, ça ne s’improvise pas »

Pour effectuer un travail efficace sur soi-même, il est nécessaire de connaître ses attentes et sa physionomie. Chacun doit se bâtir un programme sur mesure pour ne pas risquer de se blesser. C’est « en fonction des résultats que l’on doit pouvoir adapter le programme « , prévenait le kiné, chose que les faux-coachs ne peuvent établir efficacement. « Les longues formations servent à ça, ce n’est pas pour rien « , avait-il noté.

Loriano Bruscella, diplômé en éducation physique et fondateur de Domicily Coach, service de coaching à domicile, constate aussi l’importance de suivre une bonne formation avant de pouvoir « jouer avec la vie et la santé des gens « . « Il faut être apte à comprendre l’objectif des gens, à s’adapter en fonction de ce que les personnes souhaitent, être polyvalent pour savoir autant s’occuper d’une personne qui doit prendre du poids, que d’une personne qui doit récupérer de la masse par exemple « , insiste-t-il.

Des notions théoriques sont donc primordiales pour garantir la sécurité du client : « Personnellement, j’ai déjà eu plusieurs personnes qui m’ont contacté parce qu’elles avaient déjà fait appel à un coach et qu’elles s’étaient blessées en faisant de mauvais exercices « , se souvient le coach. Cela devient alors une perte de temps, mais surtout d’argent pour le client.

Beaucoup de clients parviennent à se blesser si les exercices sont mauvais
Beaucoup de clients parviennent à se blesser si les exercices sont mauvais© Getty Images/iStockphoto

« Si quelqu’un travaille dans le bâtiment et met une mauvaise brique, le mur peut s’effondrer, et, s’il y a des gens dedans, alors ça donne lieu à une catastrophe. C’est la même chose pour notre métier : si nous élaborons de mauvais exercices, les gens peuvent se retrouver paralyser à vie. On joue avec la santé des gens, c’est une grosse responsabilité« , prévient-t-il.

Des compétences indispensables au métier

En Belgique, de nombreuses formations existent, et une grande partie se déclarent tout aussi efficaces qu’un cursus avec l’obtention d’un « vrai » diplôme à son terme. Pour la plupart, elles ne répondent hélas pas aux réels besoins du métier. Certaines proposent néanmoins des formations de qualité, avec des stages à la clé, s’étalant sur plusieurs mois et avec un examen certificatif derrière. Elles abordent alors des concepts théoriques, notamment sur l’anatomie du corps humain et sa physiologie, ce qui constitue une base que le professionnel ne peut négliger.

La théorie est une part essentielle du métier
La théorie est une part essentielle du métier© Getty Images/iStockphoto

Pour trouver un « bon » coach, Loriano Bruscella nous donne ses conseils : « il est important de regarder l’expérience de la personne, de voir avec qui elle travaille, et, après le premier contact, lui demander si possible une preuve de diplôme, assurant au client un gage de sûreté. Il est aussi essentiel d’avoir un bon feeling avec le professeur, car, malheureusement, beaucoup ne sont là que pour l’argent « , regrette-t-il.

Noémie Joly (stg)

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