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Assurance maladie : les Belges déplorent la fraude sociale

Le Vif

L’assurance soins de santé en Belgique bénéficie d’un large soutien de la population, mais suscite nombre de préoccupations quant à sa pérennité. La fraude sociale demeure la préoccupation la plus répandue, ressort-il lundi d’une enquête commanditée par l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami), en marge de ses 50 ans.

L’enquête, menée de septembre à novembre 2013 auprès de plus de 2.000 Belges, portait sur leur perception de la qualité du système des soins de santé et de l’assurance maladie-invalidité. De manière générale, les répondants se disent attachés aux principes de solidarité et approuvent à 63% le système de proportionnalité des cotisations par rapport au revenu.

En revanche, ils sont nombreux à pointer la fraude sociale du doigt. Une majorité d’entre eux croit effectivement en l’existence d’une fraude sociale à grande échelle dans l’assurance maladie-invalidité et souhaite des contrôles plus sévères, assortis de sanctions plus strictes. Ainsi, 58% estiment que beaucoup de personnes en congé de maladie seraient parfaitement capables de travailler.

En vue de garantir la pérennité du système de remboursement des soins de santé, la possible inclusion du style de vie des patients dans les remboursements obtient un large soutien. En cas d’accidents liés à la consommation de drogues, par exemple, 37% des répondants estiment qu’une responsabilité personnelle plus importante devrait être prise en compte, et 29% le pensent en ce qui concerne le tabagisme et le cancer des poumons.

De 30 à 40% des personnes interrogées sont par ailleurs, en fonction du cas concret qui leur a été soumis, favorables à l’exclusion des personnes âgées (de plus de 85 ans) de certains traitements onéreux (50.000 euros) afin de rationaliser les coûts. « Des chiffres qui expriment peut-être une opposition à l’acharnement thérapeutique », explique l’auteur de l’enquête, le professeur Mark Elchardus (VUB). « Mais ce pourcentage élevé est choquant », estime-t-il.

Interrogés sur leurs insatisfactions, les répondants ont pointé les longs délais d’attente pour un rendez-vous auprès des spécialistes, les difficultés pour comprendre les factures d’hôpitaux, l’insuffisance des informations relatives à certains traitements ainsi que les offres et les prestations de service dans les maisons de repos.

Les résultats de cette étude feront l’objet d’un « dialogue social », organisé dans 11 villes du pays, en collaboration avec la Fondation Roi Baudouin, afin de « baliser l’avenir de l’Inami ».

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