Accident nucléaire : à quoi cela sert-il de prendre de l’iode ?

Toute la population vivant en Belgique va recevoir des pilules d’iode à titre pré­ventif, a annoncé la ministre de la Santé, Maggie De Block. Concrètement, à quoi pourraient servir ces pilules en cas d’accident nucléaire ?

Le gouvernement fédéral a accepté une distribution dans un rayon de 100 km autour des centrales nucléaires belges et étrangères, et non plus de 20 km uniquement, comme le préconisaient le Conseil supérieur de la santé et l’Agence fédérale de Contrôle nucléaire (AFCN). Tout le territoire belge est de facto concerné par cette superposition de territoires jugés sensibles.

Les pastilles d’iode permettent de protéger la thyroïde face à la radioactivité en cas d’accident nucléaire. En effet, un accident nucléaire peut être accompagné d’émission d’iode radioactif. Il peut contaminer le corps humain par les voies respiratoires, la peau ou par la consommation d’aliments contaminés, affirme l’AFCN.

La thyroïde, organe régulateur important de notre organisme, va accumuler l’iode jusqu’à saturation qu’il soit radioactif ou non. D’où l’importance d’absorber de l’iode en cas d’accident nucléaire. Selon la métaphore utilisée par l’AFCN, c’est comme une éponge gorgée d’eau claire qui n’absorbe plus l’eau polluée, la glande thyroïde saturée d’iode sain n’accumule plus l’iode radioactif. La radioactivité est alors naturellement éliminée par le corps dans les urines et les selles. Et l’on évite ainsi les risques de cancer de la thyroïde.

Cependant, l’iode ne protège pas totalement en cas d’accident nucléaire puisqu’il n’existe pas de médicament préventif contre le césium et le strontium. La seule protection consiste alors à se mettre à l’abri et s’assurer que l’air intérieur n’est pas pollué.

Les comprimés d’iodes ne doivent être pris qu’en cas d’accident et sur base des recommandations officielles, rappelle l’AFCN.