Procès MACtac: les onze prévenus réclament la prescription

(Belga) Le tribunal correctionnel de Mons a entendu, lundi après-midi, les dernières plaidoiries de la défense dans le procès de la société MACtac, basée à Soignies. Le procès de harcèlement, de non assistance à personne en danger et d’abstention coupable à l’encontre de Daniel Mignon, l’ouvrier qui a subi dans les années 2000 une série de sévices sur son lieu de travail, implique onze prévenus dont la société elle-même. Ceux-ci réclament la prescription des faits à titre principal.

À nouveau, l’expert psychiatre était attendu afin de répondre à quelques questions du tribunal sur Daniel Mignon. Le tribunal a interrogé l’expert sur les raisons du dépôt de plainte tardif de l’ouvrier de MACtac, Daniel Mignon qui avait révélé la vidéo de l’épisode de la palette où il avait été attaché avec du ruban adhésif par ses collègues. « Il y avait une certaine habitude de l’entreprise. Au début, il prend ça pour une mauvaise blague et il pense que ça va passer. C’est un homme qui avait déjà vécu des choses difficiles (un accident en ’89 mais il avait pu retrouver du travail). Je pense que c’est quelqu’un qui pouvait endurer et c’est certainement pour cela qu’il gardait tout pour lui. Il ne se plaignait pas facilement », a précisé l’expert à l’audience. L’expert qui a diagnostiqué une incapacité permanente à Daniel Mignon a mis en exergue plusieurs facteurs déterminants comme « un ressenti très fort de mort imminente, d’intrusion et la volonté de fuite ». « C’est un introverti, il ne se sentait pas soutenu, pas reconnu mais c’est aussi dans sa personnalité de ne pas aller chercher du soutien. Ce n’est pas quelqu’un qui se victimisait. » Le bégaiement dont souffre Daniel Mignon serait également en lien avec ce qu’il a vécu dans l’usine. Les conseils des trois prévenus de la ligne hiérarchique de l’entreprise MACtac ont également pris la parole. Leurs clients se sont exprimés, pour la première fois, en fin d’audience. Sur les onze prévenus, tous ont plaidé en faveur de la prescription des faits à titre principal et pour l’acquittement, à titre secondaire. Le ministère public a également requis la prescription pour les faits de harcèlement et de non-assistance à personne en danger. Une dernière audience est prévue, lundi prochain à 14h00, pour les répliques des différentes parties. (Belga)

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