Procès De Gelder – synthèse – Les familles meurtries des puéricultrices s’en prennent à l’accusé

(Belga) L’après-midi de jeudi, au procès de Kim De Gelder devant la cour d’assises de Gand, a été consacré aux témoignages des proches des puéricultrices qui travaillaient à la crèche Fabeltjesland lors du drame. Plusieurs témoins ont expliqué que leurs familles ont été très affectées, voire même brisées après les faits.

Le président de la cour d’assises de Gand, Koen Defoort, a notamment dû intervenir après qu’un témoin eut souhaité « une mort douloureuse » pour Kim De Gelder. L’ancien compagnon de la puéricultrice Sabrina Lissens, Johnny D., estime en effet que le drame survenu à la crèche de Termonde est à l’origine de sa séparation d’avec la victime. A la fin de son témoignage, il s’est adressé directement à Kim De Gelder: « Je veux te remercier d’avoir autorisé les photos lors du procès. Mon fils a désormais une photo de toi et il ne peut plus dormir. Avant, il avait l’image d’un homme mauvais, maintenant il a découvert la photo d’un imbécile qui n’est qu’une personne ordinaire. » L’homme a également blâmé Kim De Gelder qui était en train de rire. « Tu as seulement droit à une mort douloureuse », a-t-il déclaré, suscitant la réaction du président de la Cour. Koen Defoort a réprimandé le témoin et demandé à ce que « le procès se poursuive de manière sereine ». Un autre mari de puéricultrice a expliqué qu’il estimait avoir « perdu sa femme » après le drame. « Elle partait souvent sans rien dire. A l’époque, je savais qu’elle se rendait au cimetière (…) », a-t-il expliqué. Au deuxième jour du procès, cette puéricultrice avait fait un malaise durant l’audition de l’accusé. Elle avait ensuite été emmenée en état de choc à l’hôpital, où elle a été hospitalisée dans le service de psychiatrie. Le témoin est également revenu sur l’état de santé actuel de sa femme: « Pour l’instant, elle est en état de choc et ne parle toujours pas. Elle écrit et essaye de communiquer. » Le compagnon de Hilde D., une puéricultrice blessée lors de l’attaque, a quant à lui présenté des SMS et des photos qui montrent à quel point sa compagne a changé depuis le drame. « La société doit vous maintenir à l’écart jusqu’à la fin de votre vie », a-t-il lancé à l’accusé. Le témoin, Frank D., a notamment montré un SMS d’avril dernier dans lequel la victime lui demande: « Chéri, si je me suicidais, est-ce que tu comprendrais? » Sur la photo qu’il a présentée, sa compagne pèse seize kilos de moins qu’avant les faits. « Et tout ça à cause d’un salaud », a-t-il résumé. Le témoin a demandé à Kim De Gelder de le regarder dans les yeux, ce qu’il n’a pas fait. « Tu es trop lâche. A mes yeux, tu es une crapule. » La salle a salué le témoignage de Frank D. par une salve d’applaudissements. Katleen B., la mère de Joyce D.L., la jeune fille qui effectuait un stage en tant que puéricultrice à la crèche Fabeltjesland, a quant à elle indiqué que sa fille était comme « un petit chien » après les faits. « Elle devait systématiquement avoir quelqu’un près d’elle: pour aller à la toilette, prendre une douche ou dormir. Elle n’osait même pas aller seule chez le boulanger situé dix mètres plus loin dans la rue. » « Joyce était une jeune fille de 16 ans qui aimait sortir, elle rigolait sans cesse. Mais après les faits, cela a changé. Quand elle avait encore de l’humour, c’était de l’humour noir. Une semaine j’avais une fille de seize ans, la suivante une femme de 17 ans. » Katleen B. a également indiqué que sa fille avait toujours rêvé de travailler avec des enfants mais que ce rêve était désormais brisé. « Elle n’ose plus faire cela. » Kim De Gelder n’a pas pris la parole durant la journée. L’audience de vendredi sera consacrée aux témoignages des parents des victimes décédées. (KAV)

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