© getty images

Une  » impossible  » idylle israélo-palestinienne

A New York, Liat, une jeune Israélienne, tombe amoureuse de Hilmi, un artiste… palestinien. En partie autobiographique, Sous la même étoile (Les Escales, 396 p.), roman de Dorit Rabinyan, est la description pleine de sensibilité d’un amour construit comme éphémère parce que jugé impossible. Les deux protagonistes sont ainsi rattrapés par le contexte conflictuel jusque dans leur intimité et par une issue aussi tragique que symboliquement forte. C’est à travers le regard de Liat, surtout, que s’affiche le fossé entre les deux destins. A la vision d’une vidéo de Tel Aviv filmée depuis Ramallah par un frère de Hilmi, la citadine israélienne découvre  » leur perception (NDLR : par les Palestiniens) de notre réussite, du développement, des légions de tours bourgeonnant dans les airs  » :  » Je nous vois, et […] je suis parcourue de frissons, à l’idée de la jalousie, de la haine et de la rage qu’en leur apparaissant ainsi, Israël éveille en eux.  » Mais, dans le même temps, elle perçoit aussi très bien les ravages qu’une telle idée de l’autre provoque dans le comportement des Palestiniens.  » Avec leur état d’esprit horripilant, tout à la fois révolté, indifférent, passif et agressif. Et tellement persuadés d’avoir le droit et la souffrance de leur côté, tout en accusant le monde entier, à l’exception d’eux-mêmes.  » On ne sort pas de ce roman (que l’extrême droite a stigmatisé à des fins purement politiques après sa parution en 2014 en Israël) très optimiste sur une issue prochaine du conflit mais avec tout de même la conviction qu’essayer de se comprendre est le premier pas vers une future et inéluctable cohabitation.

Gérald Papy

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire