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300 ans de franc-maçonnerie

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

Les francs-maçons sont partout… y compris sur la Lune ! Le 1er juillet 1969, Buzz Aldrin, le deuxième homme à y poser le pied après Neil Armstrong, a emporté dans ses bagages une bannière maçonnique. Surprenant ? Pas tant que ça.

Née en Ecosse, aux confins des XVIIeet XVIIIesiècles, la maçonnerie spéculative va rayonner avec quelques notions simples : la tolérance, la fraternité, la raison. A une vitesse folle, elle se propage, se mondialise, en à peine une décennie.

Si la franc-maçonnerie passionne, son histoire est souvent ignorée du grand public et des maçons eux-mêmes. Faire connaître et comprendre la riche épopée de la maçonnerie est l’intention de ce hors-série. Tout, ici, est analysé : la véritable histoire des origines et sa part de mystère, les textes et les mythes fondateurs sur lesquels la maçonnerie s’est bâtie, le décryptage des rituels et des symboles, les légendes qui lui sont attachées, ses figures emblématiques, ses heures de gloire, ses heures sombres, la polémique de la mixité, les organisations actuelles. Car, en quelques décennies, la recherche historique sur la franc-maçonnerie s’est professionnalisée et des découvertes spectaculaires ont lieu partout.

A l’instar des Eglises chrétiennes, qui le perçoivent et le combattent comme un redoutable concurrent, le mouvement maçonnique va connaître de nombreuses scissions et ramifications au cours de ses trois siècles d’histoire. Certaines loges resteront très attachées à la dimension spirituelle des origines, quand d’autres s’en détacheront pour insister davantage sur la dimension politique et sociale, d’où parfois l’image de lobby secret qui lui colle à la peau.

Il n’y a pas une maçonnerie, mais plusieurs. On notera que trois cents ans après sa naissance, et au-delà de ses divergences, de ses organisations, de ses effondrements et de ses renaissances, la confrérie est restée fidèle à ses valeurs fondamentales. C’est ce que disent les maçons quand on part à leur rencontre : tout aurait été écrit sur la franc-maçonnerie… sauf l’essentiel. L’essentiel dont personne ne parle jamais et qui est l’authentique but de la franc-maçonnerie : un ordre initiatique basé sur des mythes et des symboles, qui tend vers la connaissance de soi dans le but de donner un sens à la vie et oeuvre au perfectionnement moral de l’humain. De plus en plus de frères et soeurs témoignent d’ailleurs de leur volonté de revenir à ces valeurs universelles et intemporelles, surtout en cette période de montée des populismes, de flambée de racisme et d’intégrismes, de retrouver une espèce de virginité de départ, sans se mêler de politique.

Il y a aujourd’hui 4 millions de maçons dans le monde. Leur nombre progresse, particulièrement à l’Est, mais stagne partout ailleurs, et la moyenne d’âge ne cesse de s’élever. En France et en Belgique, ils apparaissent parfois comme un organisme en léthargie, aux valeurs « obscures », alors qu’ailleurs, la maçonnerie a su s’adapter. Ils sont menacés de ringardise et suspects par leur culte du secret. Ils sont obsolètes et ridicules par leur résistance à la mixité. Ils sont déconnectés des jeunes générations. Au point que la maçonnerie hypothèque son avenir. Ainsi, affirme Tristan Bourlard, réalisateur de Terra Masonica (lire page 6) « des loges risquent de disparaître en Belgique d’ici dix ans à quinze ans ».

Le Vif/L’Express est allé aux sources. Parce que c’est la meilleure façon d’essayer de comprendre ce mouvement qui, depuis le XVIIIe siècle, imprime sa marque sur les sociétés.

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