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Wikileaks : les secrets gênants de l’Arabie Saoudite

Le Vif

Wikilieaks a sorti près de 60.000 documents qui proviennent du ministère des Affaires étrangères d’Arabie Saoudite. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’image du pays n’en sort pas grandie.

Au travers l’opération « Saudi cables », Wikileaks a publié vendredi 19 juin 60.000 documents diplomatiques qui proviennent de l’Arabie Saoudite. Le site annonce que plus de 400.000 câbles et mémos supplémentaires devraient être révélés dans les prochains jours. Il s’agit essentiellement de notes en arabe provenant ou envoyées à des ambassades saoudiennes à travers le monde. Ces documents montrent les dessous pas très honorables de l’un des régimes les plus puissants au monde. Même si ces fuites ne font que confirmer ce que l’on soupçonnait déjà, ces révélations pourraient avoir un effet ricochet et embarrasser pas mal de monde.

Manigances et clientélisme à haute échelle

Sur ces documents apparait noir sur blanc l’interventionnisme du pays auprès de nombreux régimes. La révélation de ces derniers pourrait inquiéter le Yémen, la Lybie, la Syrie ou encore l’Égypte, selon le Courrier International. Suite aux révélations on apprend, par exemple, que l’Arabie Saoudite financerait des partis politiques libanais pour asseoir sa présence et son influence diplomatique. Ce qui leur permettrait de contrecarrer l’Iran, son ennemi intime, qui tend à gagner du terrain dans la région. D’autres documents révèlent que « l’Arabie saoudite a tenté de négocier, avec les Frères musulmans d’Égypte, la liberté de l’ancien président Hosni Moubarak contre la somme de 10 milliards de dollars » selon France 24.

Ces révélations pourraient aussi indisposer des pays comme les États-Unis qui ont fait de ce pays un partenaire privilégié au Moyen Orient, alors que cette relation apparaît de plus en plus comme contre nature. En effet, il devient de plus en plus difficile d’ignorer les actions du régime saoudien dont le modèle religieux ne diffère guère de celui de l’Etat Islamique. Surtout en sachant que ce même pays vient de fêter sa 100e exécution depuis le début de l’année.

La diplomatie de chéquier

Au-delà des remous diplomatiques que pourrait susciter la révélation de ces documents, ce qui ressort surtout c’est que le pays n’hésite pas à utiliser ses précieux pétrodollars pour se créer des alliés, voire des obligés. Elle dépense des milliards rien que pour améliorer son image. N’hésitant pas à acheter des médias étrangers pour avoir une couverture médiatique plus positive.

Mais elle dépanne aussi. Comme le précise le New York Times : « Il semble que tout le monde voulait quelque chose des Saoudiens. Avant de devenir le président de l’Egypte, Mohamed Morsi a demandé des visas pour faire le pèlerinage à La Mecque en famille. Un homme politique libanais a demandé du liquide pour payer ses gardes du corps, et même l’agence de presse de la Guinée a demandé 2 000 dollars. » précise le journal.

Ce qui frappe aussi la presse internationale à la lecture de ces documents, c’est à quel point l’élite du pays, famille royale en tête, vit grand train et semble avoir perdu toute notion de réalité. L’une des princesses a notamment une ardoise de près de 1.2 million d’euros auprès d’une compagnie de taxi de luxe en Suisse.

« Des documents fabriqués »

En guise de réponse, l’Arabie Saoudite se borne à mettre en garde contre la diffusion de tels documents et parle de faux grossiers. Wikileaks ne dit pas comment il a obtenu ces documents, mais renvoie à un piratage informatique dans le royaume remontant au mois de mai et revendiqué par Yemeni Cyber Army.

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