Kibera, le 23 avril 2010 © Reuters

Voici comment les projets d’aide en Afrique enrichissent les riches

Une enquête d’un consortium africain de journalistes d’investigation publiée par Knack révèle que les programmes de développement financés par des donateurs dans cinq régions extrêmement pauvres d’Afrique ont surtout aidé les riches.

L’enquête a été réalisée par l’African Investigative Publishing Collective dans le nord de l’Ouganda, la République démocrate du Congo, le bidonville Kibera au Kenya, l’ouest de la Côte d’Ivoire et le nord-ouest du Cameroun.

Les plus grands projets d’aide réalisés ces dix à quinze dernières années dans ces régions ont principalement bénéficié aux élites locales. Ils n’ont guère bénéficié aux pauvres de la région, certains en sont même sortis plus pauvres qu’avant.

Omerta en Côte d’Ivoire

« Vous n’allez rencontrer personne qui souhaite parler de ces programmes », déclare Amadi Sidiné, qui vend de tout dans son magasin : boîtes de tomates, lampes à incandescence, etc.

Duékoué est la ville principale de l’ouest de la Côte d’Ivoire. Depuis la fin de la guerre civile en 2008, des dizaines de donneurs travaillaient à des projets de « reconstruction ». Et Sidiné a en grande partie raison. Deux connaissances qui travaillent dans les ONG se révèlent introuvables quand nous voulons les interviewer, et les citoyens aussi se taisent dès que nous posons nos questions.

Les « succès » qui remplissent les brochures des programmes s’avèrent aussi difficiles à trouver. La ville dispose de quelques centaines de bâtisses en brique pour les réfugiés de guerre, mais la plupart sont vides et doivent être réparés. Les quelques familles qui vivent dans une des maisons disent qu’elles peuvent être évacuées à tout moment « parce qu’elles ne figurent pas sur une liste d’attente ». Ici la plupart des gens n’ont pas accès à une eau potable sûre ou aux soins de santé.

Le journaliste local Sidi Beh déclare que les centaines de millions de dollars de soutien de la Banque mondiale et des pays occidentaux versés pour les fonds de ‘post conflict assistance’ et de ‘presidential emergency plan’ se retrouvent principalement dans les poches de fonctionnaires du gouvernement. Ce n’est pas un hasard si ce sont leurs firmes qui sont censées fournir les produits et les services nécessaires.

« Dès que ces ‘big men’ ont le contrat en main, ils s’enfuient vers leur village ou ville pour le réaliser là-bas. Ou pas », déclare Beh. Un rapport d’audit de l’ANRMP (National Authority for Public Procurement Regulation) pour la période 2011-2013 confirme qu’au total 58 sur 60 de ces contrats de développement ont été attribués « de manière irrégulière ».

Le bureau public de la Côte d’Ivoire en charge de la bonne gouvernance fait savoir que c’est à eux qu’il faut signaler la corruption. Cependant, le prédicateur local Oboué Armand nous raconte que les lanceurs d’alerte sont punis. « Les leaders au niveau local sont harcelés pour excommunier ces gens. »

Arbres invisibles au Cameroun

Un porte-parole du palais du leader traditionnel à Nkwen près de Bamenda au Cameroun se dit content du projet de plantation d’arbres dans sa communauté. « La chaleur a tué certains arbres. Mais il en reste environ mille. » Quand nous lui disons que nous sommes à l’endroit prétendument planté, mais qu’il n’y a aucun arbre en vue, il raccroche.

Dans le quartier d’Atuazire à Bamenda, le chef communal Augustine Fortisah Che a également vu des choses invisibles. Il nous montre un document de 2009 qu’il a signé pour la livraison de six puits d’eau financés par la Banque mondiale. Il n’en avait vu que quatre, et deux sur les quatre ne fonctionnaient déjà plus. À côté d’un des deux puits restants, se trouve un panneau ‘water not allowed for drinking’. J’ai simplement signé parce que je ne peux pas lire le français », explique Fortisah Chue.

Un petit garçon de l'ethnie Mbororo à Bamenda au nord-ouest du Cameroun
Un petit garçon de l’ethnie Mbororo à Bamenda au nord-ouest du Cameroun © Reuters

La délégation de la Banque mondiale était originaire de la capitale de Yaoundé où on parle français, or, à Bamenda on parle anglais. Nous soupçonnons cependant que tant Fortisah Che que le leader traditionnel de Nkwen ont été « encouragés » à signer en échange d’une partie des recettes. D’après un sociologue local et deux experts juridiques à qui nous avons parlé, c’est d’usage au sein du « monitoring d’aide au développement » au Cameroun.

Ici aussi, les projets d’aide sont « détournés » par des fonctionnaires publics. « Je vois passer des paiements à des gens du gouvernement et aux membres de leur famille », avoue un auditeur de projets de développements. « Mais nous donnons des audits propres, sinon on a des problèmes. »

Ce soir-là, l’auditeur et sa mère téléphonent en pleurant à notre reporter pour nous demander de ne pas les nommer. Au Cameroun, on n’hésite pas à emprisonner les gens tombés en disgrâce auprès du gouvernement.

« Je ne vais pas me plaindre de ces gens », déclare un paysan que nous rencontrons dans une région où il devrait y avoir un projet d’eau, mais où il n’y a rien. « Ils peuvent tuer mes enfants en usant de sorcellerie. »

Et peut-être bien qu’il y a de la sorcellerie en jeu. D’après un site d’entreprise, la Joe Conner Water Company, qui a construit quelques bouts de route à Bamenda à la demande de la Banque mondiale, siège à Nkwen Street. Mais elle ne mentionne pas de numéro et la Nkwen Street est longue. Un e-mail à l’adresse indiquée nous est retourné et personne ne répond pas au téléphone. L’entreprise responsable des eaux, Bright GP, est également inaccessible.

Nous étudions un autre grand projet de la Banque mondiale et de donateurs occidentaux à Bamenda: Lifidep, qui d’après la documentation aide les éleveurs à mieux nourrir et élever les animaux. Cependant, Pius Mbipe, coordinateur de Lifidep, déclare qu’il « ne divulgue pas d’informations par téléphone ». Nous demandons une adresse e-mail. « Non, désolé », dit Mbipe, et il raccroche.

« Les agriculteurs ont effectivement eu un entraînement », déclare le rédacteur en chef Ful Joy du mensuel régional Farmer’s Voice. « Mais ce sont toujours les chefs de projet qui en bénéficient vraiment. » Il ajoute que l’élite locale qui s’approprie les projets possède de grandes fermes. « Plus, ils s’enrichissent, plus ils concurrencent les petits agriculteurs. » D’après le Bureau camourenais de la Statistique, en 2014 les gens au nord-ouest du Cameroun étaient en moyenne plus pauvres qu’en 2001.

L’eau de Kinshasa

Gervais Ntariba, le directeur de la société d’eau congolaise Regideso pour la région de Kinshasa, prétend que « deux tiers des habitants » de cette ville disposent d’eau potable propre, ce qui est étonnant car dans la rue on voit à toute heure du jour et de la nuit des gens parcourir de longues distances avec des seaux d’eau. Ntariba semble agacé par notre étonnement. « On ne peut pas compter tout Kinshasa. La population double tous les deux ans. »

La confiance de Ntariba en PEMU (‘Projet Eau Potable en Milieu Urbain’), le Projet de la banque mondiale de 190 millions de dollars qui doit non seulement amener de l’eau propre à Kinshasa, mais aussi dans deux autres grandes villes du pays, est probablement en partie inspirée par le fait que son entreprise « survit uniquement grâce aux bail-out de donneurs internationaux ». C’est ce que révèle une enquête du Kinshasa’s Institut Superieur de Commerce de 2008.

En 2014 en plein PEMU, la Banque mondiale a admis elle-même que Regideso n’était pas capable d’envoyer des factures d’eau à d’autres instances publiques et que beaucoup de compteurs d’eau étaient régulièrement défectueux.

La Banque mondiale a contacté des entreprises chinoises et sud-africaines pour construire une nouvelle infrastructure d’eau, mais les documents du projet ne mentionnent pas l’entretien. Gervais Ntariba reste optimiste. « En 2020, Kinshasa sera pourvu à 100% en eau », nous assure-t-il.

Kinshasa, le 9 juin 2017
Kinshasa, le 9 juin 2017© Reuters

À quatre-vingts kilomètres de la capitale, sur la rive de la rivière Congo, nous sommes invités à observer les résultats d’un autre projet de la Banque nationale. Le programme REDD a dû investir plusieurs milliards pour protéger les forêts majestueuses de la région et les gens qui y vivent.

Nous marchons le long de la rivière en compagnie d’un fonctionnaire du ministère de l’Environnement. L’homme – grand, lunettes de soleil, beau costume, ‘appelez-moi Jean’ – désigne un bateau chargé de bois. « C’est du bois protégé. La population locale a commencé à le couper parce que toutes autres espèces de bois sont protégées par contrat pour les grandes entreprises avec lesquelles nos dirigeants font des affaires. »

« Jean » explique comment les fonctionnaires haut placés dépensent l’argent des donateurs comme bon leur semble alors qu’ils sont en même temps responsables des contrats de bois. « L’argent destiné aux communautés qui vivent dans les bois, ne les atteint jamais », dit-il. « Elles sont chassés de leur région » : « Ces personnes vulnérables sont livrées à des entreprises protégées par l’état quipaient leurs ouvriers moins de deux dollars américains par jour. »

L’amélioration de Kibera au Kenya

À Kibera, ce sont des maisons qui bénéficient aux riches. « Nous sommes leurs ouvriers », déclare Lucianna Wanjiku (58 ans), en montrant les nouvelles tours d’appartements de l’autre côté de la rue autour du bidonville kényan. Une de ces maisons avait été promise à Wanjiku, mais elles ont été attribuées à des bureaucrates de la classe moyenne ayant des relations politiques et capables de se permettre un loyer élevé.

En conséquence, Wanjiku, qui vit à Kibera depuis les années septante, habite toujours un taudis sans électricité, dans une rue où les eaux d’égout coulent librement. Les habitants de Kibera traversent la rue uniquement pour faire du nettoyage et d’autres travaux pour les locataires des appartements.

En l’an 2000, des fonctionnaires avaient fait une proposition tentante à Wanjiku. Pour l’équivalent de dix dollars américains, elle recevrait un titre de propriété pour son bout de terrain et une option sur un nouvel appartement en face. Wanjiku a donné ses 10 dollars d’épargne à la délégation et les fonctionnaires ont inscrit le chiffre de l’acte sur son mur. Il s’est effacé avec le temps, mais elle s’en souvient bien : « KS / SD / 57, mais je pense que c’est du vol, car ces messieurs sont partis avec mon argent et je ne les ai jamais revus. »

Depuis, il y a eu des programmes comparables à Kibera. Le plus récent s’appelle KENSUP, il a été monté en 2005 et subventionné par la Banque mondiale et le programme kényan Slum Upgrading Programme et financé par UN-Habitat (United Nations Human Settlements Programme, un programme des Nations-Unies, NDLR). Entre-temps, comme en témoigne le parking plein devant le nouveau bloc d’appartements, KENSUP a également rapporté des nouvelles maisons pour la classe moyenne.

Les habitants de Kibera savent que c’est ainsi que ça se passe. On dirait qu’ils s’y habituent. Dans le cadre d’une étude de 2009 de l’Université allemande de Magdebourg, 27 sur les 33 personnes interviewées avaient prédit que KENSUP les expulserait pour mettre de nouvelles constructions. Les gens savaient qu’ils perdraient leur domicile, leurs réseaux sociaux et économiques et qu’ils ne se retrouveraient pas dans les nouvelles habitations.

Une étude de la Banque mondiale montre que les propriétaires de Kibera – des loueurs de taudis avec des relations politiques – pourraient être rachetés pour un milliard de dollars américains, ce qui est une affaire quand on sait qu’on pompera à nouveau 5 milliards de dollars américains dans KENSUP. Sans ces marchands de sommeil, les habitants pourraient recevoir de véritables actes et l’état pourrait installer de l’électricité, de l’eau et des égouts.

Un porte-parole du ministère du Logement déclare que l’attribution d’actes figure clairement sur l’agenda et que « 498 établissements informels ont été cartographiés dans ce sens. » Cependant, un haut fonctionnaire de ce même ministère nous raconte anonymement qu’il croit que les gens « qui occupent de hauts postes ne veulent pas que Kibera cesse d’exister, car ils gagnent tant d’argent grâce au bidonville. »

Les intouchables de Gulu, Ouganda

Devant le Peyero, un bar situé Lagara Road à Gulu dans le nord de l’Ouganda, se trouve une voiture qui appartient à la résidence officielle du président Musevini – c’est ce qu’on voit à la dernière lettre de la plaque minéralogique. On apprend que le bar et la voiture appartiennent à Harriet Aber, « l’amie sociale », comme on l’a appelée lors de la séance de questions au parlement, du général Salim Saleh, frère du président Museveni et vétéran de la guerre contre le Lord’s Resistance Army (LRA) de Joseph Kony. C’est cette guerre de vingt ans qui a laissé la région dans un état de pauvreté déplorable et la raison pour laquelle elle fait l’objet de programmes à grande échelle de reconstruction et de restitution de terres pour la population fauchée.

Cependant, l’élite d’Ouganda souhaite aussi occuper du pays, et c’est surtout la région fertile de cette région qui est plébiscitée. La population locale accuse le général Saleh, Harriet Aber et une série d’autres dirigeants de l’armée hauts placés de land grabbing, l’appropriation injuste de régions. Ils répondent systématiquement qu’ils ne volent pas du terrain, mais qu’ils l’achètent et que les droits fonciers des communes locales ne sont pas « confirmés ». Le groupe autour du président, surnommé les intouchables, possède des intérêts dans de grandes entreprises étrangères locales qui ont tous des vues sur la terre fertile.

Aussi n’est-il guère surprenant que ce grand projet de restitution de terre et de reconstruction du nord de l’Ouganda, financé par des donateurs internationaux (le budget s’élève à 660 millions de dollars américains) et qualifié de Peace and Reconstruction Development Plan (PRDP), lancé en 2007 ait pu compter sur l’intérêt de cette élite.

Jeunes filles à Gulu en Ouganda, le 29 septembre 2016
Jeunes filles à Gulu en Ouganda, le 29 septembre 2016© Reuters

Ils se chargent avec enthousiasme de la construction de routes, de ponts, et de bureaux publics. Seulement, ils n’ont pas concerté la population, mais uniquement des administrateurs amis de nouveaux districts de la région. Robert Esuruku, enseignant d’ « ethics and development studies » à l’Université de Makerere à Kampala, a constaté en 2011 que l’argent disponible pour les communautés « diminuait » parce que de nouveaux districts avaient besoin de l’argent.

En outre, les administrateurs du district préfèreraient les projets de prestige lucratifs – telle que la construction d’un stade de 40.000 sièges dans une région où il y a énormément de personnes sous-alimentées. Un autre projet de routes a même détruit du terrain agricole malgré les protestations de la communauté locale. « L’investissement du PRDP dans la reconstruction des vies de la population a été négligeable » conclut Esuruku.

Pamela Judith Angwech du Gulu Women’s Development and Globalization (GWED-G) et sa collègue Elly Turuho de l’ONG ACCORD, pour qui Esuruku a réalisé ses recherches, déclarent que les droits fonciers des communautés sont menacés par les dirigeants politiques qui abusent de leur pouvoir et qui sont des « points de connexion pour le land grabbing », comme le décrit Angwech. Elly Turuho déclare que suite à la peur de ces gens puissants, les ONG ne peuvent pas faire grand-chose quand les gens sont chassés de leur terre.

En 2012, il s’est avéré qu’on avait carrément volé 14 millions de dollars des fonds de donateurs destinés au PRDP. C’en était trop pour les donateurs. Le Royaume-Uni, la Norvège et l’Irlande ont exigé d’être remboursés et la Banque mondiale a signalé qu’elle reverrait l’attribution de crédits à l’Ouganda. Mais après la condamnation et l’emprisonnement du comptable du programme du PRDP – alors que des coupables hauts placés ont échappé à la justice – tout le monde a fait marche arrière. Un nouveau programme européen pour la région mentionne le risque de ‘capture by local elites’, mais est tout de même en cours.

En revanche, une enquête sur la pauvreté du Programme de développement des Nations-Unies réalisée en 2015 montre que dans la partie la plus touchée du nord de l’Ouganda il est question d’une diminution de revenus par rapport aux années précédentes.

« Plus de contexte et de temps »

Le risque que l’argent destiné aux programmes d’aide se retrouve aux mains des élites et que cela entraîne une « perte nette pour l’économie d’un pays » figurait déjà dans une étude de 2006 de l’Université de Glasgow. Une étude de la Banque mondiale de 2003 mettait également en garde contre le « renforcement du privilège » de l’élite avec l’argent destiné à l’aide.

Mais la pratique continue. « Le choix de travailler avec des élites est en partie délibéré », affirme un consultant qui évalue des projets de donateurs dans le sud et l’est de l’Afrique. « En tant que donateur, on veut exercer une influence sur les pays partenaires, que ce soit pour refouler l’EI, ou la Chine, ou pour freiner la migration vers l’Occident. Donc plus les partenaires occupent une position élevée, mieux c’est. C’est plus simple aussi de donner des montants importants à un niveau très élevé, c’est beaucoup moins de travail administratif. Mais cette aide peut certainement exercer un effet négatif sur la vie des pauvres. »

Bogdan Vanden Berghe de la coupole flamande des organisations développement 11.11.11 qualifie les constatations du rapport « d’extrêmement douloureuses », même s’il admet ne pas être totalement surpris. « Les donateurs gigantesques tels que la Banque mondiale ne se préoccupent pas de la solidarité avec les pauvres, ils conçoivent des projets pour un pays qu’ils vont réaliser avec untel gouvernement. Par contre, nous partons d’un modèle de collaborations où notre partenaire partage les même idéaux. Par exemple contre la corruption et pour une meilleure justice. »

Ne faisons-nous jamais les mauvais choix? « Parfois, on aboutit effectivement à la conclusion qu’on ne peut pas continuer avec un certain partenaire. Ou que suite à l’oppression dont il est victime, un partenaire ne peut plus opérer dans son pays. Ce sont des situations difficiles. Pourtant, on ne peut abandonner des gens opprimés et maintenus dans leur état de pauvreté pendant que l’élite dépense l’argent. »

Une semaine après la réception de nos constatations et les questions qui l’accompagnent, la Banque mondiale a fait savoir qu’il lui fallait plus de « contexte et de temps » pour une réaction.

Cet article a été écrit par Selay Kouassi, Chief Bisong Etahoben, Eric Mwamba, Francis Mbala, Ken Opala, et Benon Herbert Oluka et rédigé par Evelyn Groenink, investigations editor pour l’African Investigative Publishing Collective (AIPC).

L’enquête a été réalisée avec l’aide du soutien financier du programme IPDC de l’Unesco et de la Fondation Open Society.

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