Patrick Kanner © AFP

Une centaine de quartiers similaires à Molenbeek en France

Le Vif

Une centaine de quartiers en France présentent des « similitudes potentielles » avec la commune bruxelloise de Molenbeek, souvent présentée à l’étranger comme un bastion djihadiste, a affirmé dimanche le ministre français de la ville, de la Jeunesse et des Sports, le socialiste Patrick Kanner.

« Molenbeek (…) c’est une concentration énorme de pauvreté et de chômage, c’est un système ultracommunautariste, c’est un système mafieux avec une économie souterraine, c’est un système où les services publics ont quasiment disparu, c’est un système où les élus ont baissé les bras », a-t-il affirmé lors de l’émission Grand Rendez-Vous Europe 1-Le Monde-iTELE.

« Il y a aujourd’hui, on le sait, une centaine de quartiers en France qui présentent des similitudes potentielles avec ce qui s’est passé à Molenbeek », a dit M. Kanner.

Mais il y a une différence énorme aussi et (…) je n’ai pas de leçons à donner à la Belgique et à ses pouvoirs publics, mais il est vrai que nous prenons le taureau par les cornes dans ces quartiers », a relevé le ministre de la Ville, originaire de Lille (nord de la France).

Selon lui, cette situation trouverait notamment ses racines dans les émeutes urbaines de 2005. Elles ont contribué au développement du salafisme dans certains quartiers, en fragilisant la jeunesse devenue par la suite une cible pour des « prédateurs », a dit M. Kanner.

« Nous avons tous une part de responsabilité », a-t-il reconnu. Il a cependant surtout mis en cause la baisse des moyens alloués à la police, à l’Education nationale et au monde associatif par la majorité précédente. « Il y a eu un problème de mauvaise gestion de ces quartiers pendant les années notamment du quinquennat de M. (Nicolas) Sarkozy », a dit M. Kanner, faisant référence à la période 2007-2012.

Au lendemain de déclarations polémiques du ministre – socialiste lui aussi – des Finances, Michel Sapin, sur la « naïveté » présumée de la classe politique belge face aux islamistes, le Premier ministre français Manuel Valls avait déjà souligné mercredi que la France n’avait pas à donner de leçons à la Belgique sur le communautarisme.

« Nous aussi, en France, nous avons des quartiers qui sont sous l’emprise à la fois des trafiquants de drogue et des réseaux islamistes et salafistes », avait indiqué le Premier ministre sur la radio privée Europe 1.

Plusieurs membres du commando responsable des attentats du 13 novembre dernier à Paris et Saint-Denis ainsi que leurs complices présumés impliqués dans les attentats du 22 mars à Bruxelles étaient originaires de Molenbeek. Salah Abdeslam, le Français né à Bruxelles qui est considéré comme l’un des logisticiens présumés des attaques du 13 novembre, y a été arrêté le 18 mars, après quatre mois de cavale.

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