La "Google Map des rumeurs" créée par Karolin Schwarz © Google Maps

Une « carte des rumeurs » dément les crimes commis par les réfugiés

Le Vif

Une Allemande a eu l’idée de créer une « Hoaxmap », répertoriant les délits commis par les réfugiés. Elle y reprend les faits qui se sont réellement passés, mais désire surtout démentir les nombreuses rumeurs qui circulent sur les demandeurs d’asile arrivés récemment dans sa ville de Leipzig.

L’été dernier, en pleine crise des migrants, Karolin Schwarz, 30 ans, a remarqué qu’il se passait des choses étranges dans sa ville de Leipzig, en Allemagne, au sujet des réfugiés qui y étaient accueillis. Au fil des mois, les personnes ayant fui la guerre, femmes, hommes et enfants confondus, étaient soupçonnées de crimes, allant du simple larcin, au meurtre, en passant par le viol. Les nombreuses informations qui circulaient à leur sujet dans la presse et sur les réseaux sociaux se révélaient souvent fausses. « Ces histoires semblaient être orchestrées par des mouvements d’extrême droite. Je voulais trouver un moyen de les organiser, un genre d’outil qui aiderait les gens à analyser ces faits », raconte la jeune femme à Aljazeera.

Avec l’aide d’un ami développeur, Karolin Schwarz a alors l’idée de créér une carte Google qu’elle nomme « Hoaxmap  » (« carte des rumeurs »). Elle y répertorie (en allemand) les différents faits rapportés et tente de détecter, parmi eux, les rumeurs sur les crimes commis par des réfugiés. La carte documente et catégorise les différents incidents et où ils ont eu lieu. Elle distingue les rumeurs des faits révélés en les confrontant aux rapports de la police et des autorités locales ainsi qu’aux comptes-rendus publiés dans les médias.

Des histoires « absurdes »

Lancée la semaine dernière, cette « Hoaxmap » a déjà répertorié plus de 240 incidents, principalement en Allemagne, mais aussi en Autriche et en Suisse. Les faits démentis se révèlent être principalement des vols, des agressions sexuelles ou encore, des meurtres. Mais ce que Karolin Schwarz a remarqué, c’est que de nombreuses rumeurs circulaient sur de prétendus viols perpétrés par des demandeurs d’asile. Les autres histoires « absurdes » qui se sont révélées fausses parlaient, par exemple, de réfugiés qui volaient et tuaient des cygnes d’un lac situé près de leur centre d’accueil. Une réfugiée africaine qui s’était fait poser des extensions capillaires pour des raisons religieuses avait aussi été accusée d’avoir demandé plus de 700 euros aux autorités locales.

Avec l’afflux de réfugiés en Europe, Karolin Schwarzs se rend bien compte que la montée du racisme est une réalité dans sa région. Des articles parus dans la presse allemande et internationale encouragent cette hostilité ambiante envers les demandeurs d’asile et renforcent de nombreux stéréotypes négatifs à leur égard. « Nous voulons ouvrir le débat sur ce phénomène« , explique-t-elle. Les rumeurs sont créées pour des raisons politiques et la population essaie de créer une atmosphère anxiogène et de méfiance « . Chaque jour, l’initiatrice de ce projet dit recevoir des mails de personnes qui l’aident à vérifier les faits mentionnés sur sa plateforme.

=> Vers la « Hoaxmap »

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