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Un tiers de la grande muraille de Chine a disparu

Muriel Lefevre

La grande muraille de Chine n’a plus son lustre d’antan. L’érosion naturelle et les dégâts causés par les touristes ainsi que l’activité humaine ont fait fondre sa superficie de près de 30 %.

La muraille n’est pas une seule et unique structure qui s’étale à travers la Chine. Elle est composée de différentes sections et s’étend de Shanhaiguan, sur la côte est, à Jiayuguan balayé par les sables à l’orée du désert de Gobi. Soit entre 9 000 et 21 000 km, selon que l’on inclut les sections disparues et les reliefs naturels, ou non. Si la muraille est indéniablement impressionnante, elle n’est pourtant pas, malgré les rumeurs tenaces, visible de l’espace.

La construction a commencé au troisième siècle av. J.-C., mais le plus gros tronçon de 6 300 km a été construit sous la dynastie Ming entre 1368 et 1644. C’est aussi celui qui, dans sa section au nord de Pékin, est le plus souvent représenté sur les photos. Des 6 300 kms, près de 1 962 kilomètres ont comme fondu à travers les siècles précise le Beijing Times. Abimé par les intempéries et les plantations qui l’ont envahi, le mur s’effrite. Une dégradation qui a gagné en ampleur ces dernières décennies.

Le Parti communiste chinois est au pouvoir en Chine depuis 1949. Durant de nombreuses années, il a voulu faire table rase du passé et négligé le patrimoine millénaire du pays. Ce n’est qu’à partir des années 90 que les autorités chinoises changent de politique. Pour de nombreux pans disparus, il est trop tard.

Beaucoup de tours sont devenues à ce point fragiles qu’elles pourraient s’écrouler à la première tempête estivale. Une fragilité encore accentuée par le développement massif des activités touristiques des parties plus sauvages de la muraille. Sans parler des routes et voies ferrées qui traversent certaines sections. La construction classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987 est aussi vandalisée par les locaux. Malgré les risques d’amendes, ils pillent les pierres pour construire leur maison, ou les vendre aux touristes.

En 2006, les autorités ont créé un règlement sur la protection de la Grande Muraille. Il est désormais interdit de la démolir, de la traverser ou encore d’en déplacer des parties. Seulement les moyens manquent pour assurer la surveillance et le budget consacré à la restauration provient presque exclusivement des touristes. Pas de quoi assurer un avenir radieux à l’édifice.

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