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UE : compromis difficile des Etats membres pour mieux contrôler les armes à feu

Le Vif

Les Etats membres de l’UE se sont mis d’accord vendredi sur un renforcement des règles de contrôle des armes à feu au terme d’une négociation difficile, au cours d’une réunion ministérielle à Luxembourg.

La position commune adoptée par les ministres de l’Intérieur de l’UE permet d’engager des négociations avec les eurodéputés. La Commission européenne avait lancé à la mi-novembre ce chantier du durcissement de la directive sur les armes à feu, quelques jours après les attentats de Paris.

Les nouvelles règles, dont le champ inclut les collectionneurs, prévoient une harmonisation du marquage des armes à feu, l’interdiction de certaines armes semi-automatiques, même désactivées, et un encadrement plus strict des ventes sur internet.

Elles doivent aussi encourager un meilleur échange d’informations entre pays, par exemple sur les refus d’accorder un permis de port d’armes à un individu.

Réclamé avec insistance par la France, le durcissement des règles européennes sur les armes suscite les réticences d’autres pays, notamment de l’Est comme la Pologne et la République tchèque, au nom de leur forte tradition de chasse.

« Certains Etats membres auraient voulu plus de contraintes, d’autres trouvent que nous allons trop loin : nous avons trouvé un compromis », s’est félicité le ministre néerlandais Ard van der Steur, qui présidait la réunion européenne à Luxembourg.

« Pour être honnête, j’aurais préféré un compromis plus ambitieux », a dit de son côté le commissaire européen chargé du dossier, Dimitris Avramopoulos, devant les ministres des Etats membres.

Le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a salué « l’accord politique trouvé aujourd’hui » dans un communiqué. Mais il « restera attentif à la suite des travaux jusqu’à l’adoption définitive de la directive » qui requiert un vote favorable du Parlement européen.

Il y a un « impressionnant lobbying des collectionneurs, des tireurs sportifs et des chasseurs, qui ne sont pas très enthousiastes à l’idée d’avoir des contraintes supplémentaires », a souligné une source diplomatique.

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