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Tsipras – Poutine, un rapprochement et un accord qui font mal à l’Europe

La Grèce et la Russie ont signé vendredi un accord pour la construction d’un gazoduc en Grèce, avec financement russe. Ce contrat, ajouté à la présence du Premier ministre grec Alexis Tsipras au côté du président russe Vladimir Poutine, constitue un double revers pour les Européens.

Les Européens voient ainsi Athènes se rapprocher de Moscou et la Russie trouver des alliés en vue de renforcer sa capacité de livraison de gaz sur le marché européen.

En visite en Russie pour la deuxième fois en moins de trois mois, M. Tsipras a appelé au côté de M. Poutine à la fin du « cercle vicieux de rhétorique agressive, de militarisation et de sanctions économiques ». Le chef du gouvernement de gauche radicale a également appelé l’Union européenne à « retrouver la voie de la solidarité ».

Quelques heures plus tôt, son ministre de l’Energie Panagiotis Lafazanis avait paraphé un accord négocié depuis des mois pour prolonger sur le territoire grec le projet de gazoduc TurkStream entre la Russie et la Turquie.

Le document est encore au stade de protocole d’entente. Il prévoit des travaux devant être effectués entre 2016 et 2019 par une société commune détenue à parts égales, mais financée en totalité par un crédit de la banque de développement russe VEB d’un montant de 2 milliards d’euros, selon le ministre russe de l’Energie Alexandre Novak.

Isolée comme jamais depuis la fin de la Guerre froide et ébranlée par la chute des cours du pétrole, la Russie traverse elle-même une profonde crise. Elle vient de renouer avec la récession et son produit intérieur brut devrait chuter d’environ 3% cette année, selon ses prévisions et celles des organisations internationales.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Grèce va devenir un des centres énergétiques de l’Europe du Sud une fois que le pipeline sera opérationnel. Celui-ci générera « des centaines de millions d’euros » de revenus pour la Grèce, a promis Gazprom.

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