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Syrie: le sort incertain d’Edith Bouvier

La journaliste française se trouverait toujours à Homs. L’opération organisée pour l’évacuation des journalistes aurait causé la mort de 13 opposants syriens selon le Washington Post.

Tandis que la ville de Homs en Syrie est bombardée pour le 25e jour consécutif, la confusion règne depuis mardi quant au sort de la journaliste Edith Bouvier. Son confrère le reporter britannique Paul Conroy, blessé comme elle le 22 février dans un pilonnage à Homs, est arrivé mardi au Liban, après avoir été exfiltré. Dans un premier temps, l’information sur l’évacuation de plusieurs journalistes dont l’envoyée spéciale du Figaro avait été annoncée.
Après avoir annoncé qu’elle était saine et sauve au Liban et s’être dit « très heureux que le cauchemar (de la journaliste) prenne fin », le président français Nicolas Sarkozy est revenu sur ses déclarations. « Il n’est pas confirmé qu’elle est aujourd’hui en sécurité au Liban. Les communications sont très difficiles avec Homs », a déclaré le chef de l’Etat, en évoquant une situation « imprécise » et « complexe ».
Le Figaro a indiqué pour sa part en début de soirée qu’Edith Bouvier n’était « pas au Liban mais toujours en Syrie ». Auparavant, un responsable libanais avait affirmé que « les journalistes Edith Bouvier et Paul Conroy étaient arrivés dans la nuit au Liban et ils sont sains et saufs ».

35 volontaires pour l’opération d’évacuation des journalistes

Selon le Washington Post, l’ONG Avaaz aurait organisé l’évacuation des journalistes avec des activistes syriens. Elle revendique cette opération groupée qui devait permettre d’évacuer les trois journalistes déjà cités ainsi que le correspondant espagnol, Javier Espinosa. Elle aurait été lancée « dimanche soir à la faveur d’une accalmie à Homs », ajoute RFI. Mais des bombardements auraient bloqué la progression d’une partie du convoi, permettant seulement au journaliste britannique d’arriver au Liban via une route illégale. 35 volontaires auraient participé à l’opération, et 13 d’entre eux auraient été tués.

Edith Bouvier, 31 ans, et Paul Conroy, 47 ans, avaient été blessés lors du bombardement qui a coûté la vie à la journaliste du Sunday Times Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik. Deux autres journalistes, le Français William Daniel et l’Espagnol Javier Espinosa, se trouvaient également à Homs.

Accès à Homs coupé

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué avoir pu acheminer de l’aide à Homs et a précisé que ni le CICR ni le Croissant-Rouge syrien n’ont été impliqués dans une évacuation de journaliste mardi. L’aide a été donnée au Croissant-Rouge syrien, mais n’a pas pu encore être distribuée en raison des combats, selon le CICR qui a réitéré son appel à une trêve humanitaire.

Mais selon un militant sur place, le régime syrien a envoyé de nouveaux renforts de la 4e Brigade de l’armée régulière à Homs. »Ces renforts augmentent notre crainte que l’assaut final est proche », a dit à l’AFP par téléphone Hadi Abdallah, un membre de la Commission générale de la révolution syrienne.
Par ailleurs, selon plusieurs chefs de groupe de combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) -qui regroupe des déserteurs- postés autour de Homs, l’accès à cette ville est désormais complètement coupé.

LeVif.be avec Belga

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