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Syrie : la soeur de Bachar el-Assad, s’est installée à Dubaï

Alors que la soeur du président syrien a quitté Damas, un chef rebelle a affirmé dimanche que le régime de Bachar el-Assad perdait de plus en plus de terrain dans le conflit armé en Syrie, à la veille d’une intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU du médiateur Lakhdar Brahimi.

Encore un proche du pouvoir qui prend ses distances. L’unique soeur Bachar al-Assad, Bouchra, s’est établie à Dubaï avec ses enfants, selon des résidents syriens de la cité-Etat. Elle est la veuve de l’un des « faucons » de l’appareil sécuritaire syrien, le général Assef Chawkat, tué le 18 juillet dans un attentat. Des sites internet d’opposition ont fait état de divergences entre le chef de l’Etat et sa soeur aînée.

Pharmacienne de formation d’une cinquantaine d’années, Bouchra al-Assad est mère de cinq enfants qu’elle a inscrits dans un établissement privé de Dubaï, d’après des Syriens habitant à Dubaï. Selon Ayman Abdel Nour, rédacteur en chef du site d’opposition all4syria.com, Bouchra al-Assad, qui n’occupe aucune fonction en Syrie, a quitté le pays en raison de divergences avec son frère. Le président Assad « l’a accusée d’être proche de l’opposition car elle n’approuvait pas entièrement sa politique », a assuré M. Abdel Nour. Bouchra al-Assad avait déjà résidé pendant un an, en 2008, à Abou Dhabi avec ses enfants.

Un autre membre de la famille aaurait également pris ses distances selon le blog Un oeil sur la Syrie: le colonel d’état-major Yousef Al Assad, pilote dans l’armée de l’air. Il avait annoncé, le 14 septembre, qu’il rejoignait la révolution pour protester contre les missions de mort et de destruction que son parent, le chef de l’Etat, imposait à l’aviation syrienne.

Deux avions de combats de l’armée détruits au sol dans la province d’Alep? Sur le terrain des combats, cinq personnes dont trois enfants d’une même famille ont péri lundi dans un raid aérien de l’armée syrienne sur un quartier d’Alep qui a détruit au moins deux immeubles, selon une ONG syrienne.

Dimanche, au moins quarante personnes ont péri dans les violences à travers le pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui fait part de raids sur des bastions rebelles, notamment Homs (centre), Deir Ezzor (est), et des zones de Damas.

Dans la province de Deir Ezzor, la ville stratégique de Boukamal, frontalière de l’Irak, était pilonnée par les avions du régime. A Damas, des hélicoptères ont mitraillé certains quartiers dont Barzé et Qaboun ainsi que la ville voisine de Harasta, selon l’OSDH qui n’a pas avancé de bilan. Les troupes syriennes ont également bombardé Alep, théâtre de violents combats depuis plus de deux mois, ainsi qu’Idleb (nord-ouest) et Deraa (sud).

Un commandant rebelle a indiqué à l’AFP que deux avions de combats de l’armée avaient été détruit au sol à Orm, dans la province d’Alep. Dans la même province, l’aviation a touché une position rebelle dans le village de Bianoun, où une réunion était en cours, tuant tous les participants, selon des villageois.

Semaine chargée à l’ONU… sans grand espoir d’un déblocage Une semaine après son retour de Damas, Lakhdar Brahimi, émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, doit rendre compte au Conseil de sécurité lundi des résultats de sa première visite en Syrie depuis sa prise de fonction le 1er septembre. Lakhdar Brahimi a affirmé à maintes reprises que sa mission était « très difficile » et qu’il n’avait pas de plan précis en vue d’un règlement. Le patron de l’ONU Ban Ki-moon a espéré que l’émissaire aurait bientôt « une stratégie » de sortie de crise à proposer. Mais selon un diplomate occidental, l’émissaire « est en stand-by », pour le cas improbable où les deux camps décideraient de négocier. « Pour l’instant, le sort de la Syrie ne se décide pas à New York mais sur place, par les armes ».

Une série de réunions sur la Syrie sont d’ailleurs prévues en marge de l’Assemblée générale qui s’ouvre mardi à l’ONU, sans grand espoir d’un déblocage. « Etrangement, tout le monde pensera à la Syrie, parlera de la Syrie, mais on ne prévoit aucune décision », commente un diplomate.

Une session ministérielle du Conseil de sécurité sera consacrée mercredi au Printemps arabe et vendredi, les Amis de la Syrie, groupe de pays occidentaux et arabes soutenant la révolte, se concerteront sur les moyens d’unifier l’opposition et préparer l’après-Assad.

L’ASL a transféré son commandement en Syrie L’Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs et de civils ayant pris les armes, a annoncé samedi le transfert de son commandement vers la Syrie, après plus d’un an passé en Turquie. Un transfert qui permettra au commandement d’être plus proche des combattants même s’il le rend plus vulnérable à une frappe aérienne.

« Nous annonçons une bonne nouvelle à notre peuple syrien libre et héroïque: le commandement de l’ALS est entré dans les régions libérées », a déclaré son chef, Riad al-Assaad, dans une vidéo diffusée sur internet. Il n’a pas précisé dans quelle région il siègera. Selon lui, le transfert a été décidé après des « arrangements » avec les chefs rebelles sur place, et le but est de commencer « bientôt » le plan de « libération de Damas ».

L’ASL, qui compte des milliers de combattants, est minée par des rivalités internes, alors que les généraux à l’extérieur et même à l’intérieur peinent à assurer la coordination avec de multiples groupuscules qui ont proliféré et revendiquent une certaine autonomie.

« Dans la plupart des régions, les soldats sont prisonniers de leurs casernes »

Près de 80% des villes et villages syriens frontaliers de la Turquie échappent désormais au contrôle du régime, d’après l’OSDH. Et selon l’ONG, Damas veut à tout prix empêcher les rebelles de connecter l’ouest de la province d’Alep au nord de la région d’Idleb, car cela formerait une vaste zone hors de son contrôle aux portes de la Turquie, pays en première ligne dans le soutien à la rébellion.

« Nous contrôlons la plus grande partie du pays. Dans la plupart des régions, les soldats sont prisonniers de leurs casernes », a de son côté affirmé à l’AFP le colonel rebelle Ahmad Abdel Wahab, dans le village d’Atmé près de la frontière turque. « Avec ou sans aide extérieure (…), la chute du régime est une question de mois, pas d’années », a ajouté ce colonel, qui commande une brigade de 850 hommes. Ses dires ne peuvent être vérifiés de manière indépendante.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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