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« Stop – ça suffit », la campagne française contre le harcèlement sexiste dans les transports

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

La campagne « Stop-Ça suffit » a pour but d’inciter les personnes à oser réagir face au harcèlement dans les transports.

« T’es bonne », « Réponds sale chienne »: insultes sexistes, regards libidineux, mains aux fesses: le gouvernement français lance une campagne pour lutter contre le harcèlement des femmes dans les transports, avec des mots crus mais illustrant une réalité devenue banale bien qu’intolérable.

Affiches dans les métros et gares, clip vidéo sur internet, dépliants … les moyens ont été déployés pour cette campagne nationale qui vise à rappeler que le harcèlement sexiste dans les transports est puni par la loi, et pour inciter les témoins à réagir.

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Cette campagne a été annoncée il y a quatre mois dans le plan de « lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles » dans les transports en commun.

Elle « vise à faire évoluer les comportements, pour qu’aucune agression ne soit banalisée ou ignorée. L’objectif est de donner à chacun et chacune des outils pour réagir« , explique Pascale Boistard, Secrétaire d’Etat française chargée du Droit des Femmes dans le dossier de presse. La campagne vise « trois cibles ». Premièrement, les victimes « pour leur dire qu’elles ne sont pas seules« . Deuxièment, les témoins pour les inciter à réagir, à oser faire quelque chose, « à dire ‘Stop, ça suffit’« . Et enfin les agresseurs, en leur rappelant la loi. « Une ‘main aux fesses’ peut aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende ».

« Une des mesures efficace pour lutter contre les incivilité et les agression faites aux femmes sera l’autorisation de verbaliser en tenue civile« , explique Alain Vidalies, Secrétaire d’Etat en charge des Transports.

Illustration des situations auxquelles les femmes sont confrontées

Les affiches et panneaux numériques dans les métros, gares et transports en commun de plusieurs grandes villes vont rappeler, avec des mots parfois crus, les situations auxquelles les femmes peuvent être confrontées.

Ces affiches décrivent les interpellations d’un agresseur, représentées sur une ligne de métro fictive et devenant de plus en plus violentes à chaque station (voir vidéo ci-dessus) : de « Mademoiselle! » à « vous êtes charmante » ou « c’est pour moi cette petite jupe ? », jusqu’à « je vais te serrer » et « réponds sale chienne ». En bout de ligne: « Stop – Ça suffit ».

D’autres affiches reflètent sur le même modèle la peur de la victime ou les hésitations d’un témoin.

Rappel de la loi et conseils

Cette campagne, également déclinée sur internet et les réseaux sociaux, rappelle les peines encourues par les agresseurs : 6 mois de prison et 22.500 euros d’amende pour injures ou menaces, cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende pour baisers forcés, mains aux fesses, frottements.

Elle donne des conseils aux victimes et aux témoins pour réagir, rappelle les numéros d’urgence (17 ou 112, ou SMS au 114 pour les sourds et malentendants – en France).

Dans le cadre du plan de lutte contre le harcèlement annoncé début juillet, des arrêts de bus de nuit à la demande sont expérimentés à Nantes depuis le 1er novembre.

A partir du 7 décembre, le numéro d’alerte de la SNCF (3117) sera également accessible par SMS, ce qui permettra de signaler une situation d’urgence plus discrètement qu’en téléphonant.

Dans un rapport remis au gouvernement en avril, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) soulignait que 100% des utilisatrices de transports en commun ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle, d’après des « consultations citoyennes » menées en mars auprès de 600 femmes de Seine-Saint-Denis et d’Essonne.

Avec AFP

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