© Mario Travaini

Sedra, enfant miraculée en Syrie

Le Vif

La guerre dévaste et meurtrit la Syrie depuis des mois. Mais entre les bombes et les morts, il arrive qu’un miracle se produise. Comme la naissance de cette grande prématurée et de sa soeur (décédée), grâce à l’aide de MSF. Récit.

« J’étais la seule sage-femme le jour où la mère de Sedra* est arrivée dans un des hôpitaux de MSF en Syrie », explique Amanda Godballe, une sage-femme danoise de Médecins Sans Frontières. « Elle n’était enceinte que de 6 mois, mais le travail avait déjà commencé… Elle attendait son premier enfant – deux jumelles.

Dans l’hôpital, la prise en charge des nouveau-nés est très limitée. Nous n’avons ni pédiatres, ni couveuses ni médicaments pour traiter les bébés, et encore moins les prématurés. En plus, j’étais la seule sage-femme présente ce jour-là. J’ai donc dû faire preuve d’imagination. Je savais que ces enfants allaient avoir besoin de soins immédiats afin de pouvoir être transférés dans un hôpital hyper-équipé au-delà de la frontière où un traitement serait possible. »

« J’ai dû demander l’aide d’une infirmière belge alors qu’elle n’avait jamais assisté à un accouchement auparavant. Mais mieux vaut des mains inexpérimentées que rien du tout! Une collègue syrienne et un interprète étaient également présents. »

« Les deux enfants sont nés très rapidement, d’abord Sedra et ensuite sa soeur. Elles pesaient toutes les deux environ 1.200kg. Sedra a été rapidement stabilisée à l’aide d’un masque à oxygène et d’un radiateur électrique. Malheureusement, sa soeur n’a pas survécu, elle est décédée 30 minutes plus tard. Sedra, en compagnie de sa maman, a immédiatement été transférée à la frontière avec une ambulance MSF. »

En septembre, Mario Travaini, logisticien à MSF, travaillait également dans cet hôpital en Syrie. C’est là qu’il a rencontré Sedra et sa mère, venues chercher le certificat de naissance de l’enfant et par la même occasion remercier l’équipe.

Sur la photo, on peut voir Sedra et la sage-femme norvégienne Mali Ibrahhimi.

« C’est touchant de voir à quel point elles se sont bien débrouillées » dit Amanda, désormais de retour au Danemark. « Sedra s’en sort bien malgré un début assez laborieux puisque elle a été mise sous incubateur durant 24 jours. Ce sont des expériences de ce genre qui donnent un sens à nos missions. Les ressources avec lesquelles nous travaillons sont malheureusement souvent limitées. Mais un rien peut faire la différence. »
*Le prénom a été modifié.

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