© Image globe

Reynders rend hommage aux victimes du génocide rwandais

Le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, a déposé samedi une gerbe de fleurs au mémorial de Gisozi, près de Kigali, érigé en mémoire des victimes du génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait quelque 800.000 morts selon l’Onu, principalement des Tutsis.

« Cela provoque vraiment un choc », a-t-il déclaré à sa sortie de ce site qui abrite les dépouilles d’un quart de million de victimes et qui a été construit sur une des collines de la capitale rwandaise avec l’aide notamment de la Belgique, mais aussi de la fondation Bill Clinton, du nom du président américain à l’époque du génocide.

Et signant le livre d’or du mémorial, M. Reynders a écrit: « Le mémorial doit être préservé pour éviter de reproduire l’horreur. L’érection de votre mémorial y contribue grandement », a constaté l’agence BELGA.

Ce site abrite, outre un musée, les restes de 258.000 victimes du génocide, qui a visé principalement des Tutsis, mais aussi des Hutus modérés.

Il présente toutefois la version officielle du génocide, celle du régime du président Paul Kagame, le limitant « aux Tutsis ».

En 1994, la rébellion du Front patriotique rwansais (FPR, tutsie) y a mis fin en renversant le pouvoir du président hutu Juvénal Habyarimana après la mort de ce dernier dans un attentat – jamais élucidé – contre son avion, le 6 avril 1994.

La gerbe déposée par M. Reynders ne mentionne que le génocide des Tutsis, qui « restera gravé dans nos consciences ».

Le musée retrace l’histoire du Rwanda, ancienne colonie allemande, puis dont la tutelle a été exercée par la Belgique de 1923 à juillet 1962, date de l’accession du pays à l’indépendance. Il pointe ainsi la responsabilité du colonisateur dans les divisions entre ethnies.

Mais il rappelle aussi le discours prononcé le 7 avril 2000 par le Premier ministre belge de l’époque, Guy Verhofstadt, qui avait affirmé que « la communauté internationale tout entière porte une lourde responsabilité dans le génocide. « Ici, devant vous, j’assume la responsabilité de mon pays, des autorités politiques et militaires », avait-il ajouté, en présentant ses excuses au Rwanda.

Septante lieux similaires, mais de moindre ampleur, existent aussi à travers le Rwanda où sont inhumées des victimes de ce drame, qui a fait en trois mois, d’avril à juillet 1994, 800.000 morts selon l’ONU et près d’un million selon les autorités rwandaises.

Le ministre doit se rendre dimanche au camp Kigali, une ancienne caserne de l’armée rwandaise, où dix Casques bleus belges ont été assassinés le 7 avril 1994 alors qu’ils servaient au sein de la Mission des Nations Unies au Rwanda (MINUAR), et devrait rencontrer M. Kagame dans l’après-midi – notamment pour évoquer la situaton dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, mais aussi des questions bilatérales -, avant de regagner la Belgique à l’issue d’une visite d’une semaine en Afrique centrale.

La dernière visite ministérielle belge au Rwanda, celle du ministre de la Coopération au développement de l’époque, Charles Michel, remonte à septembre 2010. La dernière visite d’un ministre des Affaires étrangères date, elle, de janvier 2010. Il s’agissait alors de Steven Vanackere.

M. Kagame était pour sa part venue en Belgique en décembre 2010 pour les Journées européennes du développement (JED) à Bruxelles, mais sans rencontrer aucun responsable gouvernemental belge, un symptôme des relations parfois difficiles entre les deux pays.

Levif.be avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire