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Réfugiés: l’EU mobilise un milliard d’euros et s’accorde sur la création de « hotspots »

Les dirigeants européens ont convenu jeudi dans la nuit de mobiliser « au moins » un milliard d’euros supplémentaire au bénéfice des agences de l’ONU venant en aide aux réfugiés installés dans les pays voisins de la Syrie afin de limiter leur afflux vers le Vieux continent.

Ce milliard d’euros sera fourni pour une moitié par la Commission européenne, et pour l’autre par les Etats membres de l’Union européenne.

Aucun délai de paiement n’a toutefois été annoncé jeudi, les modalités pratiques devant encore être arrêtées.

« La Commission européenne fera des propositions, dans le respect des règles budgétaires », a précisé le Premier ministre belge Charles Michel à l’issue du sommet informel.

Interrogé sur la contribution belge à cet effort supplémentaire, le chef du gouvernement a indiqué que la Belgique avait déjà décidé il y a deux semaines de dégager 30 millions d’euros supplémentaires au bénéfice de ces organes.

Cette enveloppe européenne d’au moins un milliard d’euros alimentera les caisses du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Haut-commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR) dont le financement international a sensiblement diminué depuis le début de cette année, poussant en conséquence nombre de réfugiés acculés à la misère à prendre le chemin de l’Europe.

Création de « hotspots »

Après l’accord de mardi sur la relocalisation de 120.000 réfugiés entre pays européens, les Vingt-huit se sont également formellement mis d’accord sur la création, dès le mois de novembre 2015 « au plus tard », de « hotspots » en bordure de l’Union.

Ces centres d’enregistrement devront procéder à la prise systématique des empreintes digitales des candidats réfugiés, et déterminer si ceux-ci peuvent ou non trouver accueil au sein de l’Union européenne. Ceux qui ne rempliront ces conditions devront être renvoyés vers leur pays d’origine. L’Europe entend d’ailleurs à cet égard renforcer et multiplier les accords de réadmission avec les pays d’origine.

Les dirigeants européens ont enfin décidé jeudi de renforcer le soutien financier européen aux pays par où entrent ces candidats réfugiés, à savoir la Grèce, l’Italie et la Bulgarie.

« Les accords de Schengen et la libre circulation sont cruciaux pour notre économie », a insisté Charles Michel. « Agir aux frontières extérieures est la meilleure manière de défendre Schengen ».

Les modalités pratiques de ce soutien n’ont toutefois pas encore été précisées jeudi matin.

Mercredi, la Commission avait proposé d’augmenter de 100 millions d’euros supplémentaires le fonds d’urgence mis sur pied pour ces pays, fonds dont le budget avait déjà été doublé cette année pour atteindre 73 millions d’euros.

Un effort financier « conséquent » sera aussi fait en direction de la Turquie, du Liban et de la Jordanie qui accueillent à eux trois pas moins de quatre millions de réfugiés syriens, même si la déclaration finale du sommet n’avance aucun chiffre concret. Le président turc Erdogan sera dans dix jours à Bruxelles. Nul doute que le sujet y sera évoqué.

Après les vives tensions entre partenaires européens ces derniers jours face à une crise migratoire sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, ce sommet européen s’est toutefois tenu jeudi dans un esprit constructif, malgré quelques échanges électriques.

« Vous pouvez imaginer les discussions entre (le chancelier autrichien Werner) Faymann et (le Premier ministre hongrois Viktor) Orban. C’était substantiel et énergétique… », a ironisé le président du Conseil européen, Donald Tusk, lors de la traditionnelle conférence de presse de fin de sommet.

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