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RDC : reddition du chef Maï-Maï Paul Salada

Le chef rebelle congolais « Morgan » s’est rendu samedi dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de sources onusienne et militaire.

« Morgan », de son vrai nom Paul Salada, chef de la milice Maï-Maï Simba, s’est rendu aux Forces armées de la RDC (FARDC) avec une quarantaine de ses hommes dans le district de l’Ituri, en Province orientale, limitrophe de l’Ouganda, a-t-on indiqué de mêmes sources.

Le porte-parole des FARDC n’avait pu être joint samedi soir pour confirmer cette information, et les circonstances de la reddition de Morgan et de 42 de ses combattants étaient peu claires. Selon une source onusienne, Morgan se trouvait samedi à Bandengaido et il était question de « négociations » entre lui et les FARDC pour l’amener à Bunia, chef-lieu de l’Ituri à plusieurs centaines de kilomètres de là. Selon le dernier rapport des experts des Nations unies sur la RDC publié en janvier, Morgan, responsable de nombreuses violations graves des droits de l’homme (viols, enlèvements, esclavage sexuel) s’est spécialisé dernièrement dans « l’attaque de mines d’or » après avoir été longtemps actif dans le braconnage d’éléphants.

Ce bandit de grand chemin qui écume les districts du Haut-Uélé et de l’Ituri, dans l’extrême nord-est de la RDC bénéficierait, selon les experts de l’ONU de solides soutiens au sein du haut commandement militaire de la Province Orientale. « Si (la reddition de Morgan) va à son terme, cela marquera un progrès certain. Mais quant à savoir si cela mettra fin au phénomène des chefs de guerre qui vivent sur les ressources naturelles du pays, c’est une toute autre chose », a-t-on estimé de source onusienne. Depuis la victoire des troupes gouvernementales sur la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) en novembre, Kinshasa a appelé toutes les milices présentes en RDC à déposer les armes sous peine d’être désarmées par la force par l’armée avec le soutien de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco).

Le groupe armé de Paul Sadala s’est rendu tristement célèbre pour des exactions en province Orientale et au Nord-Kivu voisin. Selon le rapport de l’ONG locale Réseau Haki na Amani [Droit et paix] publié en août 2013, les combattants de la milice de Morgan ont tué 62 personnes et violé 24 femmes entre 2010 et 2013 à Mambasa, une localité située à plus de 160 km au sud-ouest de Bunia, chef-lieu du district de l’Ituri. Ces combattants Maï-Maï avaient aussi attaqué le 24 juin 2012 la réserve naturelle d’Epulu, en Ituri, tuant sept personnes, dont six gardes-chasse, et quinze okapis – une espèce protégée très rare – en captivité.

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