Un commando israélien a pris d'assaut la flotille internationale qui se dirigeait vers Gaza, dimanche dans la soirée. Image de la télévision turque. © Reuters

Raid israélien: le silence des Etats-Unis

Le raid meurtrier israélien contre une flottille internationale en route vers Gaza a suscité lundi des condamnations unanimes de la communauté internationale, de nombreux pays le jugeant « inacceptable » ou « disproportionné ». Sauf pour la Grande-Bretagne, la Chine, la Russie ou les Etats-Unis qui n’ont toujours pas réagi.

La chef de la diplomatie de l’UE Catherine Ashton a réclamé à Israël « une enquête complète sur les circonstances » du raid. De nombreuses capitales ont demandé que la clarté soit faite sur un assaut qui a fait au moins 19 morts, selon une chaîne de télévision israélienne, dans des circonstances encore imprécises.

La Grèce, la Turquie, l’Irlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Belgique, l’Autriche et l’Espagne, qui assure la présidence tournante de l’UE, ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour leur demander des explications.

Alors que l’Autorité palestinienne et la Turquie réclamaient une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit « choqué » par l’assaut de l’armée israélienne contre la flottille qui voulait briser le blocus auquel est soumis Gaza depuis 2007.

Qualifiant le raid de « massacre », le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens. L’Autorité palestinienne a également demandé à l’administration américaine une intervention d’urgence pour mettre un terme aux « crimes israéliens ».

La Turquie, autrefois un des rares alliés d’Israël au Proche-Orient, a rappelé son ambassadeur en Israël et prévenu que l’incident pouvait « entraîner des conséquences irréparables sur (les) relations bilatérales ».

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé un « acte inhumain du régime sioniste », y voyant non « pas un signe de la force mais de la faiblesse de ce régime », dont la fin « est plus proche que jamais ».

En Europe, les condamnations ont été sévères: « complètement inacceptable » pour la Suède, « totalement disproportionné », « grave et préoccupant » pour l’Espagne, « réponse totalement inacceptable » à une mission humanitaire pour l’Irlande.

L’Allemagne a jugé l’assaut « à première vue disproportionnée », comme la Belgique, et l’Italie a « déploré » le « meurtre de civils ».

« Rien ne saurait justifier l’emploi d’une telle violence », a déclaré de son côté le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, « profondément choqué ».

Au Proche-Orient, le Premier ministre libanais Saad Hariri a dénoncé « une étape dangereuse et folle qui va exacerber les tensions dans la région » et a appelé la communauté internationale « à prendre des mesures ».

La Ligue arabe a convoqué une réunion extraordinaire mardi pour décider des mesures à prendre, tandis que le Koweit ordonnait une réunion extraordinaire de son gouvernement. L’émir du Qatar a dénoncé « un acte de piraterie », et appelé à « briser » le blocus imposé par

Israël à la bande de Gaza.

Reste qu’à 13h00 ce lundi, ni la Grande-Bretagne, ni la Chine, la Russie ou les Etats-Unis n’avaient réagi.

Levif.be avec Belga

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