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Qui est Neil Gorsuch, le juge nommé à la Cour suprême par Trump?

Le Vif

Neil Gorsuch, le candidat nommé par Donald Trump à la Cour suprême est considéré comme un solide conservateur. Sa nomination doit, à présent, être confirmée par le Sénat et faire face aux doutes des démocrates. Portrait.

Neil Gorsuch, qui siège à la cour d’appel fédérale de Denver (Colorado) incarne des thèmes chers aux conservateurs (famille, religion, interprétation littérale de la Constitution…). A 49 ans, il est le plus jeune juge nommé à la Cour suprême en un quart de siècle. C’est un rôle important, car la Cour a le dernier mot sur beaucoup de questions sensibles aux Etats-Unis : de l’avortement à la question des genres, en passant par le contrôle des armes à feu.

Il est réputé pour ses talents de diplomate et sa rigueur intellectuelle, et pourrait même séduire les républicains qui ne se reconnaissent pas en Donald Trump. « C’est un homme très, très intelligent. Il a des penchants très conservateurs, mais il est qualifié pour aller à la Cour suprême « , assure l’avocat de Denver David Lane. « Je ne pense pas que Neil Gorsuch ait un agenda politique, et il est sincère est honnête, et croit en ce qu’il écrit« .

Son parcours

Il a déjà vécu à Washington, une partie de sa jeunesse, lorsque sa mère dirigeait l’Agence de protection de l’environnement (EPA), sous Ronald Reagan. Il a obtenu son baccalauréat à l’université de Columbia en trois ans, puis son diplôme de droit à la Harvard Law School. Il a ensuite arpenté l’édifice de la Cour suprême en tant qu’assistant, avant d’obtenir un diplôme en philosophie à l’université d’Oxford.

Neil Gorsuch a travaillé dix ans comme avocat d’affaires dans un cabinet privé. Il a ensuite rejoint pendant deux ans les services du ministère de la Justice du président George W. Bush. C’est ce dernier qui l’a nommé à la cour d’appel de Denver, où il facilement obtenu sa confirmation par le Sénat, en 2006.

Un conservateur convaincu

Il est notamment comparé à Antonin Scalia, le pilier conservateur de la Cour suprême décédé l’an dernier et dont il occupera le siège. Neil Gorsuch est flatté de la comparaison et ne cache pas son admiration pour le magistrat disparu. Il est, tout comme lui, favorable à la peine de mort et soutient que la Constitution doit être interprétée conformément à son sens originel à l’époque de son adoption. Il a rédigé un livre développant des arguments contre l’euthanasie et a soutenu des entreprises qui refusaient de fournir une couverture santé incluant une contraception à leurs employées. Il a également remis en cause l’idée que les tribunaux s’en remettent aux agences fédérales pour interpréter une question de droit, une thèse prisée par les conservateurs.

Il lui reste à présent à être confirmé par le Sénat. Il présente l’atout de ne jamais avoir proféré de déclaration fracassante susceptible d’entraver sa confirmation, en particulier sur l’avortement, mais les Démocrates pourraient bien lui mettre des bâtons dans les roues. En effet, Chuck Schumer, le chef des sénateurs démocrates a dit, « étant donné son passé, avoir de sérieux doutes «  sur sa nomination. Selon lui, il a une « hostilité envers le droit des femmes » et « une approche idéologique » de la jurisprudence. Si le Sénat le confirme, sa présence rétablira la majorité conservatrice de la Cour suprême, perdue après le décès du juge Scalia.

(avec AFP)

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