Le collège Versailles à Marseille : lieu d'épanouissement et de tensions, notamment ici en 2016. © FRÉDÉRIC SPEICH/BELGAIMAGE

Quand le religieux déstabilise l’école

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Bernard Ravet a été principal de collège en France (le directeur d’une école publique du premier cycle du secondaire), notamment en plein centre paupérisé et délaissé de Marseille.

Fort de cette expérience, il s’est autorisé à dresser un réquisitoire contre l’indifférence de l’Education nationale et du personnel politique français au problème de la violence et de l’intrusion de l’islamisme à l’école : son livre s’intitule Principal de collège ou imam de la République ? (éd. Kero, 238 p.). Il y raconte qu’après avoir déjà dû contenir la violence ambiante hors des murs de l’école ( » Tout rapport avec autrui est un rapport de force « ), il a été confronté, à partir du début des années 2000, à un autre ennemi : Dieu. Velléité d’introduire le voile, contestation de l’enseignement de la théorie de l’évolution et de la Shoah, méfiance envers le cours d’arabe parce que n’y est pas enseigné  » l’arabe de la religion « , irrespect affiché à l’encontre des professeurs féminins… : petit à petit, une vision rigoriste de l’islam devenue dominante dans le quartier a tenté de s’immiscer dans l’école supposée laïque. Comment y répondre ?  » Ruser, en permanence. Bricoler des solutions pour tenir la mission – faire respecter la laïcité – tout en tenant compte du réel « , explique l’auteur. Et par rapport aux élèves,  » créer de la confiance, principal carburant de la lutte contre la violence  » et agir en permanence avec justice face à des ados qui partent du principe que  » les institutions ne les aiment pas « . Parce que  » tous les élèves recèlent une formidable richesse humaine « , Bernard Ravet, aujourd’hui retraité, n’a pas perdu la foi en l’éducation. Mais par moments, il s’en est fallu de peu.

Gérald Papy

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