© Reuters

Poutine: il y a un an, la Russie était « prête » à mettre en alerte ses forces nucléaires

Le président russe Vladimir Poutine a estimé dans une émission diffusée dimanche que l’envoi de soldats russes en Crimée avait permis d’éviter une « effusion de sang » au cours du référendum de mars 2014, à l’issue duquel cette péninsule ukrainienne a été rattachée à la Russie.

« Nous avons été contraints de prendre les mesures nécessaires pour nous assurer que les habitants de Crimée puissent exprimer librement leur volonté » il y a un an, après l’arrivée au pouvoir en Ukraine des forces proeuropéennes, a affirmé M. Poutine, dont des déclarations ont été reproduites par écrit par la chaîne publique de télévision Rossia 1 avant la diffusion du documentaire dimanche soir à Moscou. « Nous devions renforcer notre présence militaire en Crimée pour que le nombre de nos soldats permette de créer les conditions propices à l’organisation d’un référendum, un référendum sans effusion de sang », a jugé M. Poutine.

Le documentaire « Crimée. Le retour au bercail » a été diffusé dimanche en Extrême-Orient russe et doit être présenté au public moscovite à 19H00. La Russie a dépêché en Crimée des milliers d’hommes des forces spéciales et du renseignement en vue du « renforcement des sites militaires russes » sur cette péninsule, après la destitution le 22 février 2014 du président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch, a raconté M. Poutine. Il a toutefois assuré que le nombre des militaires russes envoyés sur cette péninsule n’avait pas dépassé celui de « 20.000 personnes autorisées » par un traité avec l’Ukraine sur la base navale russe de Sébastopol, le port d’attache de la Flotte russe de la mer Noire en Crimée. Un commando prorusse a pris le 27 février 2014 le contrôle du parlement de Crimée et a convoqué à la hâte les députés pour qu’ils votent en faveur d’un gouvernement favorable à Moscou et de l’organisation d’un référendum sur le rattachement à la Russie. Le président Poutine a reconnu que la Russie avait « agi de manière assez ferme » en Crimée. Mais « je suis sûr que si nous ne l’avions pas fait, les événements en Crimée se seraient déroulés conformément à un scénario similaire à celui que nous voyons aujourd’hui dans le Donbass », bassin minier de l’est de l’Ukraine où un conflit armé entre Kiev et séparatistes prorusses a fait près de 6.000 morts en onze mois, a martelé M. Poutine.

La Russie était « prête » à mettre en alerte ses forces nucléaires

La Russie était « prête » à mettre en état d’alerte ses forces nucléaires en mars 2014 en cas d’intervention militaire occidentale en Crimée, la péninsule ukrainienne annexée il y a un an par Moscou, déclare Vladimir Poutine dans une émission diffusée dimanche. « Nous étions prêts à le faire », a dit M. Poutine dont des déclarations ont été reproduites par écrit par la chaîne publique de télévision Rossia 1 avant la diffusion du documentaire dimanche soir. La direction russe était prête à faire face « à la tournure la plus défavorable qu’auraient pu prendre les événements », ajoute M. Poutine. Il indique notamment que l’armée russe avait positionné en Crimée des batteries de missiles de défense côtière « Bastion », des armes susceptibles de dissuader un navire de guerre américain qui était alors en mer Noire d’intervenir. « C’est la batterie de défense côtière la plus efficace à ce jour. Et à un certain moment, pour que tout le monde comprenne que la Crimée est bien défendue, nous avons transféré là-bas ces batteries », a-t-il déclaré selon la chaîne. « On ignorait alors » si l’Occident allait intervenir militairement, poursuit Vladimir Poutine dans ces déclarations. « C’est pourquoi j’ai été obligé de donner les instructions qu’il fallait à nos forces armées (…), de donner des ordres sur l’attitude de la Russie et de nos forces armées en toutes circonstances ». « J’ai parlé avec mes collègues (occidentaux, ndlr) et je leur ai dit que c’était notre territoire historique, que des Russes habitaient là-bas, qu’ils étaient en danger et que nous ne pouvions pas les abandonner », a raconté le président russe. « C’était une position franche et ouverte. Et c’est pourquoi, je ne pense pas que quelqu’un ait eu envie de déclencher un conflit mondial », a ajouté M. Poutine.

Contenu partenaire