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Pays-Bas : l’austérité fait exploser la coalition au pouvoir

Les Pays-Bas s’orientaient samedi vers de nouvelles législatives anticipées, après l’échec des négociations sur la réduction du déficit public entre la coalition gouvernementale de centre droit, minoritaire, et son allié d’extrême droite au parlement.

« Les élections sont évidentes », a déclaré samedi le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, après avoir annoncé l’échec des pourparlers en cours depuis le 5 mars pour dégager 16 milliards d’euros d’économies.

« Je dois vous informer aujourd’hui que les trois partis (autour de la table des négociations) ont échoué à trouver des réponses communes », a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse à La Haye. Mark Rutte a précisé avoir convoqué un conseil des ministres exceptionnel lundi matin afin de se pencher sur la question et voir quelles seront les prochaines étapes. « Je vais soumettre des propositions au gouvernement afin de prendre les mesures nécessaires », a-t-il ajouté, sans donner de détails supplémentaires.

« Cela signifie tout simplement des élections, en septembre ou en octobre »

Les discussions entre la coalition gouvernementale de centre droit et son allié au parlement, le parti d’extrême droite de Geert Wilders, se sont achevées samedi après le départ de Geert Wilders de la table des négociations. Mark Rutte a assuré qu’un accord avait quasiment été trouvé mais que le Parti pour la liberté (PVV) de Wilders « s’est retiré au dernier moment ».

Geert Wilders a, de son côté, appelé à organiser « au plus vite » des élections anticipées : « Le plus tôt sera le mieux », a-t-il déclaré à des journalistes au siège du parlement néerlandais. « Cela signifie tout simplement des élections, en septembre ou en octobre », a pour sa part estimé Diederik Samsom, chef de file du principal parti d’opposition, le parti travailliste PvdA.

Le parti de Geert Wilders, eurosceptique et islamophobe, soutient le gouvernement au parlement où il lui assurait une majorité de 76 sièges sur les 150 que compte la chambre basse jusqu’à la démission le 21 mars d’un député PVV, devenu indépendant.

Entré en fonction en octobre 2010, le gouvernement minoritaire de Mark Rutte avait été formé à l’issue d’élections anticipées organisées après la chute en février 2010 du gouvernement de l’ancien Premier ministre, Jan Peter Balkenende, en raison de désaccords au sein de la coalition sur la prolongation de la mission militaire néerlandaise en Afghanistan.

Le gouvernement néerlandais doit économiser environ 16 milliards d’euros en 2013

Le paquet de mesures mis sur la table prévoyait une légère hausse de la TVA, un gel du salaire des fonctionnaires et une réduction du budget alloué à la santé et à l’aide aux pays en développement, notamment, selon l’agence de presse néerlandaise ANP, citant Stef Blok, président du groupe parlementaire VVD, le parti libéral de Mark Rutte.

« Je trouve cela extrêmement dommage que cela n’ait pas fonctionné, mais (…) nous ne voulons pas opérer une saignée sur nos pensions à cause du diktat de Bruxelles », a déclaré Geert Wilders, selon lequel le paquet d’économies sur la table aurait notamment entraîné une hausse du taux de chômage dans les prochaines années.

Initialement prévues pour durer trois semaines, les négociations devaient permettre d’aboutir à un accord pour économiser 16 milliards d’euros afin de réduire le déficit public des Pays-Bas. Celui-ci a atteint 28 milliards d’euros en 2011, soit 4,7 % du PIB, contre 5,1 % en en 2010, mais continue de dépasser la norme européenne des 3 %.

Selon le Bureau central du plan (CPB), le gouvernement néerlandais doit économiser environ 16 milliards d’euros en 2013 pour ne pas dépasser la limite européenne en matière de déficit public.

LeVif.be, avec Belga

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