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Paris pas belle, non plus

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Après l’article « Bruxelles pas belle », du correspondant français Jean Quatremer, c’est au tour de la Ville lumière d’en prendre pour son grade. Plus particulièrement, c’est aux Champs-Élysées que le correspondant de la BBC, Hugh Schofield, s’attaque.

L’avenue des Champs-Élysées est « vulgaire, chère et ringarde », affirme d’emblée le journaliste dans un article publié sur le site de la BBC. Pour illustrer son propos, il prend l’exemple d’un récent commerce de rue qui lui fait « bouillir le sang » tous les matins.

En effet, depuis peu, trois ou quatre voitures de luxe sont garées à l’entrée de l’avenue et sont mises à disposition des touristes. Pour 89 euros, les plus fortunés d’entre eux peuvent se payer un tour en Lamborghini sur la plus belle avenue du monde. « Dream on Board » (rêve à bord) est le nom de ce nouveau commerce de rue « vulgaire », selon Hugh Schofield. Et à son grand désarroi, les touristes s’y pressent pour se prendre en photo.

Le correspondant de la BBC ne serait pas le seul à penser que les Champs-Élysées ont perdu leur intérêt. Selon lui, les Parisiens eux-mêmes désertent les lieux. Sauf peut-être au moment des fêtes pour admirer les illuminations. « Ils savent que c’est bondé, stressant et trop cher. C’est juste un endroit pour les touristes qui veulent avoir un aperçu d’un Paris imaginaire qui n’existe plus ».

L’avenue serait à tel point désertée par les Parisiens que les journalistes l’éviteraient lorsqu’ils veulent faire un micro-trottoire, tout simplement parce qu’il est très difficile d’y trouver un français !

Hugh Schofield est nostalgique du Paris d’antan. Tout comme Florian Anselme, auteur du livre intitulé « La vie cachée des Champs-Élysées », il regrette le temps où les Parisiens venaient flâner sous les platanes des Champs-Élysées, prendre un café et faire du lèche-vitrine devant les boutiques de luxe. « Tout ce qui a de plus français et charmant », selon lui.

Cette décadence aurait commencé il y a trente ans lorsque Jacques Chirac est devenu maire de la ville. « Tout a commencé à changer », affirme-t-il. « Les grandes marques sont arrivées, les Arabes du Golfe ont commencé à acheter des propriétés et les flâneurs s’en sont allés ».

Selon le correspondant de la BBC, Les Champs-Élysées ne sont plus aujourd’hui que cocaïne, violence et musique électronique à tue-tête. Et même s’il admet que la perspective est toujours à couper le souffle, il conseille à ses amis qui visitent Paris pour la première fois de fuir l’avenue la plus célèbre du monde.

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