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Panama Papers: 5 questions sur la plus grande enquête journalistique jamais réalisée

Le Vif

11,5 millions de documents émanant d’une fuite du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca dévoilent les liens entre plus de 200 000 entreprises installées dans des paradis fiscaux et des politiques, des criminels, des milliardaires et des célébrités. Nos confrères de Knack résument l’enquête en cinq questions.

Pendant un an, plus de 370 journalistes dans le monde ont travaillé en toute discrétion sur la plus grande fuite de données de l’histoire. Knack, MO*, Le Soir et De Tijd ont étudié le volet belge de Panama Papers, une initiative de l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ).

1. Quelle est l’information?

Une gigantesque fuite de données au cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca dévoile un univers parallèle de toutes sortes d' »entreprises de papier », d’hommes de paille et de personnes intermédiaires – un monde très discret habituellement invisible au grand public. Knack affirme que la fuite dévoile des informations hypersensibles à propos de plus de 214.488 offshores liés à des personnes de plus de 200 pays.

Des dirigeants, politiques, fraudeurs financiers, barons de la drogue, célébrités et sportifs ont acheté des comptes en banque et des entreprises dans 21 paradis fiscaux, du Nevada au Singapour en passant par les Îles Vierges britanniques. Parmi eux figurent 12 chefs d’État anciens et actuels, 61 membres de famille et collaborateurs de premiers ministres, présidents et souverains, et 29 milliardaires qui figurent sur la liste de Forbes des 500 personnes les plus riches du monde.

2. Quels grands noms sont touchés par le scandale?

Selon les informations relayées par Knack, le footballeur star Lionel Messi, l’acteur Jackie Chan, l’entourage du président russe Vladimir Poutine, le premier ministre d’Islande, la première famille d’Azerbaïdjan, le roi d’Arabie saoudite et les présidents d’Argentine et d’Ukraine seraient impliqués. Et ce n’est là que la partie émergente de l’iceberg.

3. Y a-t-il des Belges concernés?

Au moins 732 citoyens et habitants de Belgique ont fondé des entreprises par le biais de Mossack Fonseca dans onze paradis fiscaux différents. Ils sont liés à au moins 144 offshores aux Îles Vierges britanniques, au Panama et aux Seychelles. Outre des diamantaires et des personnages de la haute finance belge, il y a aussi de petits indépendants et de simples citoyens qui possèdent une ou plusieurs entreprises dans les paradis fiscaux. Le magazine Knack dévoilera une série de noms célèbres au cours des prochains jours et semaines.

4. Pourquoi les offshores posent-ils problème?

Comme l’explique notre confrère de Knack, les offshores peuvent être utilisés pour cacher certaines choses, mais en soi ils ne sont pas illégaux. Ils constituent même un choix logique pour certaines transactions d’affaires internationales. Tant qu’on n’y place pas d’argent noir, qu’on déclare les offshores au fisc et qu’on les gère sur place, il n’y a aucun problème. Cependant, les documents fuités révèlent que tout le monde ne suit pas ces règles. Les offshores sont parfois utilisés pour blanchir du capital criminel et pour dissimuler des pots-de-vin.

5. Comment l’enquête s’est-elle déroulée?

Une source confidentielle a procuré 11,5 millions de documents internes du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, une cheville ouvrière du monde offshore, aux journalistes de Süddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand a partagé l’information avec l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) et plus de 370 journalistes de 76 pays.

Knack, MO*, Le Soir et De Tijd ont étudié le volet belge des Panama Papers. En avril, les quatre médias dévoileront les informations belges et en mai l’ICIJ révélera des listes de noms de chaque pays concerné.

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