Naypyidaw © Flickr- lirneasia

Naypyidaw, l’étrange et irréelle capitale birmane

Muriel Lefevre

Cette ville surgie au milieu de nulle part il y a 10 ans, mêle mégalo et non-sens urbain. Étrange capitale où il semble qu’il n’y ait pas âme qui vive.

Malgré les efforts manifestes des autorités, Naypyidaw, la « résidence des rois » n’attire pas les foules. Il faut dire qu’elle est longtemps restée secrète. Le début de la construction remonte aux années 90 et s’est fait en toute discrétion. La ville n’a alors pas encore de nom. Ce qui fait que lorsque, le 6 novembre 2005, à partir de 6 h 37, la junte déplace ses fonctionnaires de Rangoon vers cette ville surprise c’est la stupéfaction. Au niveau international, mais aussi local puisque la plupart des fonctionnaires ont appris leur départ la veille. Beaucoup de choses n’étaient pas terminées, mais qu’importe : c’était le moment idéal selon les numérologues.

La construction de cette capitale-bunker, où chaque quartier est facilement verrouillable, a été réalisée pour et par les militaires sous l’ordre du général Khin Nyunt, l’ex-chef des services secrets, et du généralissime Than Shwe, ex-homme fort de la junte. Ce dernier aurait été motivé par un astrologue qui lui aurait prédit sa chute s’il ne changeait pas de capitale. La construction aurait aussi été dictée par le souhait plus pragmatique de se soustraire à la population de Rangoon. Naypyidaw aurait coûté la bagatelle de 3.69 milliards d’euros.

L’agglomération construite au milieu de la jungle s’étale sur plus de 4 800 km2 (6 fois New York) et est répartie en une dizaine de zones aux fonctions bien précises : hôtel, boutiques, marchés ou encore parc à thème. Mais aussi une reproduction de l’immense pagode Uppatasanti, d’un secteur résidentiel réservé aux fonctionnaires, d’un château Parlement et d’une très secrète et redoutée zone militaire. Le tout sans aucun véritable centre urbain. Tout semble s’étirer entre des avenues parfois larges de 20 bandes et aux ronds-points ornés avec des fleurs en béton qui se répètent à l’infini. Si officiellement la population s’élève à 1 million d’habitants, Naypyidaw laisse aux rares visiteurs une impression de ville fantôme.

A partir d’une minute 47

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