Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici. © E. GARAULT/PASCO

Moscovici dénonce le « déficit démocratique massif » de la zone euro

Le Vif

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a dénoncé mardi un « déficit démocratique massif » dans la zone euro, qui doit selon lui être réformée sur la base de propositions dévoilées en mai par la Commission.

« Il y a un déficit démocratique massif. Il n’y a pas d’autre instance (…) qui prenne des décisions aussi importantes sans qu’il y ait de transparence (…) de démocratie devant un parlement. Ce n’est plus possible », a-t-il déclaré au cours d’une rencontre avec des journalistes.

« Nous devons absolument résoudre la question démocratique au sein de la zone euro », a-t-il insisté. L’approfondissement de l’Union économique et monétaire « est pour moi le chantier européen des prochains mois ».

M. Moscovici avait aussi estimé samedi, au forum The European House – Ambrosetti, une sorte de mini-Davos à l’italienne, que la gestion par la zone euro des plans de sauvetage accordés à la Grèce avait été « proche d’un scandale démocratique », notamment parce que les réformes demandées aux Grecs en échange du soutien européen avaient été décidées à huis clos, sans contrôle démocratique.

La Commission européenne a présenté fin mai des propositions afin d’accélérer l’intégration de la zone euro. Son président Jean-Claude Juncker doit faire de nouvelles annonces dans son discours sur l’Etat de l’Union le 13 septembre.

Parmi les propositions avancées, la fusion du rôle de Commissaire européen aux Affaires économiques (actuellement M. Moscovici) avec celui du président de l’Eurogroupe (le porte-voix des 19 Etats de l’eurozone, actuellement le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem) et la mise en place d’un budget européen.

« Le président français Emmanuel Macron a récemment montré qu’il était prêt à prolonger le mouvement » en faveur d’une refonte de la zone euro « sur une ligne très proche de la Commission, très proche de la mienne », a souligné M. Moscovici.

« Je crois vraiment qu’on peut parvenir à un compromis intelligent sur ces sujets-là », notamment avec l’Allemagne, première économie européenne, a-t-il poursuivi.

La chancelière allemande Angela Merkel, qui a rencontré Jean-Claude Juncker la semaine passée, a affirmé au cours de l’été qu’elle n’avait « rien contre un budget de la zone euro » et qu’elle était prête à « parler d’un ministre européen des Finances ».

Ces questions ne pourront cependant être réglées qu’au lendemain des élections législatives allemande du 24 septembre, au cours desquelles Mme Merkel briguera un quatrième mandat, avait-elle alors souligné.

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